Economie

Immobilier : les transactions ralentissent en Belgique, augmentation des prix à Bruxelles et dans la province de Luxembourg

© BELGA

Par P.V.

Les Belges achètent-ils encore des biens immobiliers en 2022 ? Selon la Fédération belge du notariat, le mois de janvier a connu un léger ralentissement. "C’est difficile de savoir si c’est saisonnier ou pas, le mois de janvier est généralement assez calme, explique Renaud Grégoire, porte-parole de la Fédération. Il faut se rendre compte que les prix ont beaucoup augmenté : les taux d’intérêt restent accessibles, mais les banques ont mis des conditions de plus en plus strictes liées aux décisions de la Banque nationale."

En 2021, on avait assisté à une certaine frénésie, liée à la sortie de confinement et aux mesures de soutien à l’économie. "Cette année, on sent un retour à une certaine normalité", note Renaud Grégoire. En 2021, la forte demande de maisons dans des zones rurales laissait croire à une volonté de "mise au vert", même si ça n’explique pas tout, selon le notaire : "on sait que c’est moins cher d’habiter à la campagne, de ne pas être dans les villes, et on constate que ce sont les plus jeunes qui vont dans ces zones-là." Selon la fédération, la moyenne d’âge des acquéreurs a augmenté dans la région de Bruxelles-Capitale alors qu’elle a diminué dans les provinces de Liège et de Luxembourg.

C’est justement un trio très bruxellois qui domine le classement des communes les plus chères : Ixelles, où le prix médian pour une maison était de 690.000 euros en 2021, soit une augmentation de 15% par rapport à 2020, suivie de Woluwe-Saint-Pierre (+14,8%) et Uccle (5,7%). "C’est un phénomène assez marquant qui a été exacerbé par la crise du Covid : ce qui est recherché a été encore plus recherché", précise Renaud Grégoire. "Lorsque ceux qui ont des moyens financiers cherchent dans le quartier du Châtelain à Ixelles, qui dépasse le million pour des maisons, l’augmentation est tirée vers le haut, parce que ces gens n’ont pas la même limite de budget."

Pourtant la palme revient à Attert, près d’Arlon, avec 54% d’augmentation, pour passer de 272.500 euros en 2020 à 420.000 euros en 2021 ! Pas vraiment la même situation que le Châtelain. "Pour la province de Luxembourg, c’est lié à l’influence du Grand-Duché, où les prix sont dix fois plus importants", explique Renaud Grégoire. Pour les personnes qui travaillent au Grand-Duché, la région d’Arlon est plus accessible. "Cela crée une tache d’huile au sud de la Belgique", résume le notaire.

On observe également de fortes augmentations à Dinant (+46,7%), Hamoir (42%), Lodelinsart et Couillet, près de Charleroi (35,5% et 31,8%) ou encore à Lessines (37,5%). "Il peut y avoir des épiphénomènes", note Renaud Grégoire : "il y a eu quelques dizaines de transactions seulement à Hamoir. Il y a certaines communes où l’augmentation est plus sensible, parce que les acquéreurs recherchent dans des zones plus rurales, mais éventuellement près d’un centre urbain, comme Dinant."

Pour les appartements, c’est Sambreville, près de Namur, qui voit ses prix exploser, avec une augmentation de 39,1% pour atteindre un prix médian de 160.000 euros. Mons (13,3%) et Saint-Gilles (11,7%) subissent également de fortes augmentations. A l’inverse, Grivegnée, près de Liège, a vu ses prix chuter de 16,2%, passant de 169.500 euros à 142.000 euros d’un an sur l’autre pour un appartement. Même constat pour Braine-l’Alleud (-12,8%), Herstal (-11%) ou même Tournai (-8,3%).

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