Vraiment inépuisable, en plus d’être prof, maman, joueuse de futsal, bénévole dans le monde associatif, constamment en formation (elle vient de terminer un master en Sciences de l’Éducation et se certifie à présent comme coach de foot), elle est également entraineuse au club Renaissance Sportive Forestoise.
"J’ai créé la section féminine. Pour la première saison, une dizaine de filles étaient inscrites, cette année une vingtaine, j’espère qu’après, on sera une trentaine, une quarantaine." Pour elle qui tout au long de son parcours, n’a connu que des entraineurs ; c’est important de renverser la tendance. "J’ai ce besoin d’être un exemple pour ces jeunes filles et de savoir qu’elles pourront apporter des choses à d’autres. Quand une petite me dit qu’elle veut devenir coach de foot, c’est une fierté." La sportive ne se contente pas des entrainements classiques, elle propose également des activités diverses, des sorties, mais systématiquement en lien avec l’inclusion ou le décloisonnement.
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Nous lui demandons d’où elle tient sa force intérieure. Notre question suscite beaucoup d’émotions. Les yeux brillants, elle répond : "De ma mère, elle s’est toujours battue. Mon père était très aimant. Pendant dix ans, ils n’ont pas pu avoir d’enfants. Mais à cette époque, il y avait encore plus de pression sociale qu’aujourd’hui. Ils se sont préservés des ragots. Par miracle dix ans plus tard, elle est tombée enceinte et finalement elle a eu cinq enfants. Elle s’est beaucoup occupée de nous." Elle continue : "Je m’habillais comme un garçon, je restais dehors comme un garçon, je jouais au foot comme un garçon. Malgré les commérages, ma mère répétait ‘ma fille, elle fait ce qu’elle veut.’"
Avant de conclure cet entretien, elle confie : "Quand j’étais jeune, j'aspirais à devenir avocate. J’ai toujours voulu combattre les injustices. Aujourd’hui, c’est ce que je fais, non pas dans la revendication, mais dans l’action. Je crois que c’est important d’être engagée. Ce que j’inculque à mes élèves, aux joueuses et à mes enfants, c’est l’ouverture, l’ouverture coûte que coûte."
Il est bientôt 17h, voici venu le temps de l’entrainement au club de Forest. Un bref passage au terrain qui juxtapose la place de Bethléem pour un petit drible et une photo souvenir et c’est reparti pour sa vie effrénée remplie de sens...