"Petite, je ne me serais jamais imaginé travailler dans le bâtiment… Je me rêvais médecin", introduit-elle. À l’âge de 17 ans, elle quitte le foyer familial. Après de quelques galères sur les bancs de l’université, elle préfère se diriger vers l’assistance technique en pharmacie et c’est dans ce domaine qu’elle entame sa carrière. Les années passent. Elle se sent stagner dans son métier. Quelle voie emprunter désormais ?
En plein questionnement, à l’occasion de la rénovation d’un bien immobilier, elle se découvre un grand intérêt pour la construction. "Je n’avais pas grand-chose à perdre, j’ai décidé de me reconvertir dans la peinture en bâtiment à l’âge de 28 ans." Pour ce faire, elle passe par ConstruForm Liège, un centre de compétence du Forem dédié aux métiers de la construction. Elle est alors la seule femme du cursus. Après une formation de 6 mois, elle est engagée comme ouvrière par l’un des instructeurs. "Assez rapidement, je me suis dit ‘si je peux travailler pour un patron, je peux travailler pour moi-même.’ L’accès à la profession étant protégé par certaines règles, j’ai dû passer le jury central."
Son diplôme en poche, en 2011, elle prend le statut d’indépendante. Déterminée à poursuivre ses aspirations, elle fait fi des stéréotypes et des appréhensions. "Je crois que parmi mon entourage, beaucoup se sont dit que j’allais me casser la figure. À l’époque, il y avait vraiment peu de femmes dans le bâtiment. Heureusement, j’ai reçu le soutien de ma maman et de mon frère."