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Inauguration de la Grand Poste : Laurie, Fred, Caroline… Qui sont ces travailleurs qui ont pris la place des postiers ?

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Par Marie Bourguignon

Il y a longtemps maintenant que les colis n’y transitent plus, que les guichetières ont fermé leurs comptoirs, que les postiers ont rangé leurs sacoches. Après avoir condamné ses portes il y a 20 ans, la Grand Poste de Liège renaît de ses cendres. Lifté de toute part, à coup de 40 millions d’euros d’investissement, ce lieu emblématique est désormais divisé en 5 espaces. Aujourd’hui, ceux qui ont remplacé les postiers sont brasseurs, restaurateurs, étudiants ou encore entrepreneurs. On vous emmène à leur rencontre.

Pousser les murs pour faire mousser les bières

Une brasserie s’est installée au sous-sol de la Grand Poste.
Une brasserie s’est installée au sous-sol de la Grand Poste. © RTBF / Marie Bourguignon

En poussant les portes de l’entrée principale, vous ne pouvez pas les rater, deux grandes cuves à bière se dressent à votre droite. Elles ne sont que la face cachée d’un gros iceberg, car au sous-sol, une brasserie artisanale de taille a vu le jour. Depuis plusieurs mois, l’équipe des Brasseries de Liège, chapeautée entre autre par Nicolas, a pris possession des lieux.


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Il a choisi d’être honnête avec nous Nicolas, ici, l’installation n’a pas été simple. Brasseur depuis plusieurs années, c’est la première fois qu’il s’adonne à un tel casse-tête. "Ça aurait été plus simple d’acheter une brasserie toute faite et de la poser dans un grand hangar" dit-il en souriant. Mais les grands hangars sont souvent moins charmants que les bâtiments néogothiques, alors l’équipe a tenté le coup. "Ce sont des vieux bâtiments, avec des murs épais, avec des plafonds très bas, on a dû beaucoup s’adapter, construire des cuves à dimension pour le plafond. Toutes les lignes qui transportent la bière ont dû être adaptées aux exigences du lieu. Ça a été un défi technique pour caser la plus grosse brasserie possible dans un petit espace."

Après plusieurs mois de travail, l’équipe fait les derniers ajustements. Nicolas et ses collègues espèrent produire 10.000 hectolitres de bières par an.

Surtout dites "Madame", la cheffe de bar

Les bières proposées au bar seront servies par Laurie.
Les bières proposées au bar seront servies par Laurie. © RTBF/ Marie Bourguignon

Avant de continuer la visite, si l’envie vous prend de vous asseoir pour déguster une bière fraîche ou un café, vous croiserez très probablement Laurie, la cheffe de bar. Après avoir tenu son propre établissement, elle a fait le choix de rejoindre la Grand Poste pour diriger une équipe de 12 serveurs.

Mes patrons me l’ont dit, dans leur tête, ils voulaient clairement engager un mec.

Le milieu de l’Horeca, généralement très masculin, Laurie le connaît bien. "Quand j’ai postulé, j’étais la seule fille," nous confie-t-elle "Mes patrons me l’ont dit, dans leur tête, ils voulaient clairement engager un mec. Mais je suis sortie du lot grâce à mon CV." Depuis qu’elle travaille dans ce milieu, Laurie a toujours eu le sentiment de devoir s’imposer davantage. "J’ai toujours dû démontrer que je savais beaucoup de choses, que je savais gérer une équipe."

Devant ces 40 pompes à bière, aujourd’hui, Laurie est bien installée. "Je sais qu’ici je m’apprête à vivre une expérience où je vais rencontrer mille et une personnesCe sera quelque chose de différent de par le lieu, parce qu’il y a plusieurs pôles, une partie de l’université mais aussi des entreprises dans les mêmes locaux. Un partie des gens que je vais rencontrer, vivront ici au quotidien, tout comme moi et ça c’est très particulier. "

Vous reprendrez bien un peu de salade ?

Mint healthy food prend ses quartiers dans le food court de la Grand Poste.
Mint healthy food prend ses quartiers dans le food court de la Grand Poste. © RTBF / Marie Bourguignon

A quelques mètres du bar, vous trouvez l’espace restauration, appelez le "food market" ou encore le "food court". Le concept est nouveau à Liège mais déjà très répandu dans les pays anglo-saxons : plusieurs établissements de restaurations rapides sont installés côte à côte, les clients, assis à une même table, peuvent choisir de manger des plats vendus dans des échoppes différentes.

A la Grand Poste, il y aura de quoi satisfaire toutes les papilles : des crapuleux burgers, des appétissants gyozas ou des mezzes épicés. Mais il y aura aussi du vert, du croquant et du vivant, avec la cuisine de Caroline, qu’elle aime qualifier de saine et gourmande. Les liégeois amateurs de cuisine "healthy" la connaissent bien, cette nutrithérapeute est la créatrice de Mint. Jusqu’ici, elle proposait des ateliers culinaires, du service traiteur ou des brunchs. C’est la première fois que Caroline s’installe derrière un comptoir. Le concept de food court l’a particulièrement séduite "On est un petit food market, nous sommes 6 restaurateurs, c’est très convivial ! On n’a pas encore ouvert mais on ressent déjà une belle entente et une bonne ambiance entre les échoppiers."

Caroline vient d’accoucher il y a trois semaines seulement, mais elle a déjà enfilé son tablier. "Je n’avais pas prévu que tout tombe en même temps" sourit-elle. Qu’à cela ne tienne, elle a bien l’intention d’être présente à l’ouverture. Ne soyez donc pas surpris si, en passant par là, vous entendez un bébé gazouiller derrière le comptoir.

Rêver d’entreprises qui ne connaissent pas la crise

Derrière une grande porte vitrée, vous apercevrez l’espace coworking de la Grand Poste, un lieu qui ne sera pas directement accessible au public. 200 postes de travail et plusieurs salles de réunion y sont installés. Nous y avons rencontré Jonathan, juché derrière son ordinateur portable. Ce jeune diplômé originaire de Verviers est plein d’ambition. Il porte un projet d’entreprise qui a été incubé par le VentureLab.

"Je viens à peu près tous les jours à la Grand Poste depuis que le Venturelab y a déplacé ses locaux", nous confie Jonathan "C’est vraiment un chouette endroit, on peut y faire de chouettes rencontres, on peut créer des contacts et imaginer de mettre en place des projets communs avec des personnes qu’on rencontre."

Amateur des belles choses, Jonathan n’est pas insensible à la grandeur du lieu : "C’est très satisfaisant d’y travailler. La Grand Poste, c’est un bâtiment emblématique et le voir revivre dans un contexte de coworking, dans lequel il y a beaucoup de jeunes et très ouvert, c’est vraiment pas mal."

Un espace pour les journalistes de demain

48 FM, la radio universitaire liégeoise, dispose désormais de 2 studios radio.
48 FM, la radio universitaire liégeoise, dispose désormais de 2 studios radio. © RTBF / Marie Bourguignon

Pour terminer la visite, il vous faudra impérativement montrer votre carte d’étudiant. A l’arrière de la Grand Poste, c’est l’université de Liège qui a pris ses quartiers. Plus précisément le département Médias, Culture et Communication. D’ici le mois d’octobre une cinquantaine d’étudiants en Master en journalisme viendront occuper les lieux. Fred, coordinateur de 48Fm, la radio de l’Université de Liège, les attend de pied ferme.

 

Tout est réfléchi pour que les étudiants sortent avec de quoi garantir leur avenir professionnel pendant 15 ans.

48FM existe depuis 10 ans. Jusqu’ici, la radio occupait des locaux universitaires un peu vétustes. Aujourd’hui, les étudiants sont gâtés, ils auront accès à deux studios radio, un studio télé, des salles de montages et des green key tous neufs. Pour Fred, ce déménagement est une aubaine. "Ces nouvelles infrastructures ont été pensées pour la radio de demain. Ici, on fait de la radio, de la vidéo, de l’image, du podcast. Tout est réfléchi pour que les étudiants sortent avec de quoi garantir leur avenir professionnel pendant 15 ans."

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