Antenne télémétrique dépliée, Dominique Guicheteau, directeur scientifique de la Réserve naturelle de la plaine des Maures, ravagée par l'incendie sur la Côte d'Azur, tente de repérer grâce à leur émetteur des tortues qui auraient survécu aux flammes.
Un bip résonne. Le scientifique s'allonge et plonge le bras sous un rocher où s'est réfugiée une tortue d'Hermann, espèce rare et protégée. A ses côtés, une couleuvre de Montpellier entortillée s'est aussi protégée du feu.
Une rapide inspection permet de voir que l'animal d'une quinzaine de centimètres à la carapace jaune et noire est en bonne santé. Elle est rapidement baignée dans une bassine pour s'abreuver.
Traversée par le feu, la Réserve naturelle de la plaine des Maures, véritable joyau de biodiversité en France avec 241 espèces protégées, est devenu un tapis de cendres.
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Le sol ocre et les roches de grès rose ont laissé place à un paysage monochrome noir. Les chants des oiseaux et des cigales ont été remplacés par un lourd silence.
A quelques kilomètres, le feu continue de faire rage.
C'est dans ce paysage lunaire qu'une vingtaine de bénévoles du Village des tortues de Carnoules (Var) et du Conservatoire d'espaces naturels de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, se sont attelés jeudi à retrouver les tortures d'Hermann qui auraient pu se réfugier dans les anfractuosités de la roche pour se protéger des flammes.