4 millions, c’est le nombre de personnes touchées par ce crime. Un nombre sûrement sous-estimé tant l’omerta liée à l’inceste est profondément ancrée dans notre société. Seulement 10% des victimes portent plainte et pour cause, il y a de quoi être découragé puisque 80% des plaintes pour inceste sont classées sans suite. Pour les 20% restants, la justice requalifie souvent le viol en agression sexuelle pour désengorger les assises ou bien elle n’indemnise pas les victimes.
La violence du traumatisme laisse alors place à la violence de l’instruction, il s’agit alors de convaincre la justice du crime qu’on a subi. Mais bien souvent, la procédure judiciaire est initiée des années après l’inceste, le temps que la victime se rende compte que ce qu’elle a subi n’est pas normal. Les écarts d’âge et les relations de domination intrafamiliales poussent les victimes à minimiser le crime et à rester dans le déni. Mais une fois qu’elles en sont sorties et qu’elles souhaitent porter plainte, il faut alors trouver des preuves ou des témoignages. C’est alors "parole contre parole" dans des procédures judiciaires douloureuses et interminables.
Dans le documentaire Inceste, que justice soit faite !, la réalisatrice Audrey Gloaguen nous embarque dans le parcours du combattant d’Emelyne, Christelle, Céline, Maé et sa fille qui souhaitent faire éclater la vérité au grand jour. Mais ce parcours judiciaire semé d’embûches deviendra très vite le combat de leur vie…
Inceste, que justice soit faite ! d’Audrey Gloaguen, à découvrir le lundi 17 janvier à 20h30 dans "Regard sur" sur La Trois et à revoir sur Auvio.