Le glacier recule rapidement, laissant présager un avenir de plus en plus aride pour le géant d'Asie du Sud où 1,4 milliard d'habitants sont confrontés aux défis du changement climatique.
"C'est assez étonnant, si rapide et cela se produit chaque jour et chaque seconde", affirme Sheethal Vepur Ramamurthy, chercheuse à l'Université Friedrich Schiller de Iéna, en Allemagne. "Le glacier fond à vue d’œil", dit-elle sur le site de Gaumukh, "c'est la rude réalité". "Le changement climatique joue définitivement un rôle", poursuit-elle, "les gens peuvent bien nier ce qui se produit sous nos yeux, il nous suffit d'en être témoins".
Surnommé "Ganga Maa" (mère Gange), le Gange, qui traverse l'Inde sur 2.550 kilomètres, est vénéré par les Hindous.
Quelque 500 millions d'Indiens en dépendent pour leurs besoins agricoles, domestiques et industriels.
"Le Gange, c'est notre culture, notre patrimoine, notre identité. S'il disparaît, nous disparaîtrons avec lui", déclare Sanjeev Semwal, 53 ans, un prêtre hindou de Gangotri, cité bâtie en contrebas du glacier. Toute atteinte au fleuve "devrait inquiéter tout le monde", ajoute-t-il. Sa famille œuvre depuis des générations au temple dédié à Ganga, la déesse du fleuve.