Le long de la grande avenue qui entre dans New Delhi, depuis la ville périphérique de Noida, les champs de blé et de moutarde ont été coupés pour laisser pousser de gigantesques tours en béton et en verre.
Des dizaines d’immeubles en construction, de vingt à trente étages, ponctuent ainsi les abords de la capitale indienne, pour accueillir les millions de nouveaux résidents absorbés dans la pieuvre urbaine de New Delhi.
La grande région de la capitale compte environ 32 millions d’habitants, soit un doublement de sa population en vingt ans, et deviendra dans quelques années le plus grand centre urbain du monde, devant Tokyo.
Selon l’ONU, l’Inde, avec 1,4 milliard d’habitants aujourd’hui, deviendra l’année prochaine le pays le plus peuplé du monde, devant la Chine. Et c’est dans ses villes que la croissance démographique de l’Inde se joue : celles-ci n’abritent que 35% de la population actuellement, mais l’exode rural est phénoménal, ce qui va faire exploser la taille de ces cités. Et cela pose beaucoup de problèmes, car les villes n’arrivent pas à gérer un tel afflux.
Vivre sans eau ou électricité
Sadam Hussein est manutentionnaire dans l’énorme halle centrale d’Azadpur, au nord de New Delhi. Les jours où il y a du travail, il gagne entre 300 et 500 roupies par jour (3,60 à 6 euros) pour charger et décharger les palettes de fruits qui vont nourrir ses habitants. Avec un revenu aussi faible, il ne peut pas louer un appartement dans les nouvelles tours clinquantes – ni même dans l’essentiel des quartiers populaires de la ville.