Comment gagner en indépendance alimentaire ? La question est à l’agenda de la COP27… Mais aussi à celui de la Wallonie. Encourager la relocalisation de l’agriculture fait en effet partie des volontés politiques – et même du plan de relance. Résultat, de plus en plus de projets émergent dans nos contrées.
45 millions d’euros sont d’ailleurs consacrés à des projets de relocalisation agricole en Wallonie. L’objectif est de produire chez nous ce qu’on achète aujourd’hui à l’étranger. C’est le cas des fruits par exemple, des légumes, des céréales, des protéines.
Avoir la maîtrise complète de la filière
Prenons le cas de Jean-Marc Cabay. Fromager à Herve, il produit un fromage de montagne "type gruyère suisse, beaufort, comté… Des fromages qu’on ne fabrique généralement pas par chez nous". S’il s’est lancé dans cette production, c’est suite à un constat : 80% des fromages consommés en Belgique sont importés, malgré notre importante production de lait.
Les produits nobles, les produits à valeur ajoutée comme le fromage, on va les importer alors qu’on a la matière première chez nous
"Ce qui veut dire que notre lait est transformé principalement en poudre de lait, en beurre ou en d’autres produits industriels qu’on va exporter en Asie ou à l’autre bout du monde. Et les produits nobles, les produits à valeur ajoutée comme le fromage, on va les importer alors qu’on a la matière première chez nous. Pour moi, on marche complètement sur la tête."
Son objectif était donc d’avoir la maîtrise sur la filière complète, autrement dit de relocaliser non seulement la production, mais aussi la transformation et la vente.