Infiltrations d’eau, écrans d’ordinateur sur des poubelles : conditions de travail parfois difficiles des agents de la police fédérale

Cette situation ne date pas d’hier, et elle ne concerne pas que le bâtiment de Mons. À Charleroi aussi il y a des infiltrations dans les locaux de la police fédérale, l’humidité a attaqué les poutres du toit; "ce qui est clair ici, c’est qu’on est sur un remplacement de la toiture, en tout cas de la partie touchée." Visiblement ces conditions de travail attaquent le moral des agents, "le ras-le-bol grandit petit à petit, voyant que rien ne se solutionne." Eric Lauwaert regrette que ces locaux ne soient pas gérés en bon père de famille "des problèmes d’infiltration cela peut arriver chez vous, mais vous essayez de régler le souci au plus vite. Ici on se retrouve dans des situations qui perdurent et qui persistent dans le temps."

La police fédérale ne nie pas les problèmes d’infiltration dans ces bâtiments. Cependant, le porte-parole nous indique qu’elle n’est pas propriétaire de ceux-ci. Le bâtiment situé à Charleroi appartient à la régie des bâtiments, "nous avons déjà signalé le problème au niveau de la toiture." Concernant la PJ de Mons, il appartient à un propriétaire privé, "des échanges sont en cours avec le propriétaire (privé) afin d’effectuer dès que possible les travaux nécessaires. La Police Fédérale a donc fait les signalements nécessaires auprès du propriétaire. Le propriétaire a quant à lui lancé les démarches pour effectuer des travaux (nous ne maîtrisons donc pas les délais de ceux-ci)."

Eric Lauwaert, le délégué permanent de la CSC, se demande combien de temps il faudra encore attendre. "Malheureusement on se retrouve dans ce genre de dossier à devoir attendre très longtemps avant une finalité. On peut parler en années."

En attendant, la police fédérale a dressé une liste de mesures pour faire chuter les coûts de la consommation énergétique. La pilule est difficile à avaler, "on nous demande de limiter le temps des douches, de ne plus recharger ses appareils personnels, mais on se retrouve à travailler dans des bâtiments qui sont de vraies passoires énergétiques" s’insurge Eric Lauwaert, "c’est un peu comme si vous changiez chez vous une ampoule, mais que vous laissiez votre toit fuiter et vos châssis s’effondrer. On a parfois ce sentiment de : faites ce que je dis, mais pas ce que je fais."

En plus des bâtiments qui se dégradent, il y a aussi le matériel qui laisse parfois à désirer. Eric Lauwaert nous montre une photo d’un bureau à l’aéroport de Gosselies, des agents n’ont visiblement pas d’autres solutions que de poser leur écran sur une poubelle. "On vous explique la position que vous devez adopter pour éviter les troubles musculosquelettiques au travail. Il faut avoir un certain degré dans l’humour quand vous voyez comment ces bureaux sont agencés."

"Je vous confirme qu’actuellement, vous avez des membres du personnel qui y passent plusieurs heures. Cela fait plusieurs mois qu’on est en train d’essayer de faire comprendre aux autorités cette situation qui est inacceptable pour les membres du personnel qui y travaillent tous les jours."

Le porte-parole de la police fédérale n’a pas voulu faire de commentaires sur cette photo de bureau, mais il assure que la direction travaille à l’amélioration des locaux de l’aéroport de Gosselies, "nous travaillons sur un projet d’amélioration et d’agrandissement pour l’ensemble des collègues de LPA (la police aéronautique). Les bâtiments appartenant à BSCA (Brussels South Charleroi Airport), nous avons engagé un processus avec eux. Des nouveaux locaux ont déjà été mis à disposition d’une partie des collègues de LPA. A plus long terme, nous travaillons en étroite collaboration avec BSCA sur un processus pour améliorer les locaux de l’ensemble de collègues de LPA.

La police fédérale dispose de 145 bâtiments sur le territoire belge.