Economie

Inflation : tous les prix n’explosent pas, il y a certains produits qui sont moins chers

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Par S. B. et M.-L.M.

10 ans. Voilà 10 ans que le coût de la vie n’avait plus augmenté comme en ce mois de septembre. L’inflation est à 2,86%. Une augmentation des prix due à la reprise économique.

Taux d’inflation depuis 2010.
Taux d’inflation depuis 2010. © Statbel

Après des mois de confinement, les entreprises, les usines… Toute l’économie retrouve son rythme de croisière, et donc tout le monde a besoin en même temps de matières premières pour tourner. Tout le monde a besoin d’acier, de pétrole, d’électricité, etc. Il y a énormément de demande, mais l’offre, elle, ne suit pas. Résultat : le prix des matières premières augmente et ça se répercute sur le prix final des objets qu’on achète en magasin.

Certains produits seulement

Mais ça ne veut pas dire pour autant que tout augmente. Pour bien comprendre, il faut réaliser que cette inflation, qui est un indicateur économique théorique, est calculée sur base du panier moyen des ménages. Ça veut dire que tous les mois, on regarde le prix de toute une série de choses du quotidien et on regarde tous les mois comment le prix de ces biens et de ces services évolue.

En l’occurrence, pour le moment, ce sont les prix de l’énergie, on en parle beaucoup, qui explosent littéralement : +50% en un an pour le gaz, +20% pour le diesel, +17% pour l’électricité.

Ce sont les prix de l’énergie, on en parle beaucoup, qui explosent littéralement : +50% en un an pour le gaz, +20% pour le diesel, +17% pour l’électricité.
Ce sont les prix de l’énergie, on en parle beaucoup, qui explosent littéralement : +50% en un an pour le gaz, +20% pour le diesel, +17% pour l’électricité. © Statbel

Ce sont ces prix-là qui tirent la moyenne vers le haut, parce que si on regarde le reste du panier, le prix des smartphones, par exemple, diminue, le prix des télés diminue, le prix de l’alimentation en général et des fruits, des fruits frais en particulier, diminue, le prix des vacances organisées, le prix des hôtels, etc.

Le prix de tous les produits n’augmente pas.
Le prix de tous les produits n’augmente pas. © Statbel

Il y a beaucoup de prix qui diminuent entre 5 et 10% et il y a aussi beaucoup de prix qui restent stables.

C’est assez logique pour Charlotte de Montpellier, économiste à la banque ING. Il y a une sorte d’effet rattrapage par rapport à l’année dernière, l’année Covid.

"Évidemment, l’inflation évalue toujours l’évolution du prix sur un an. On regarde donc par rapport à une situation qui était assez étonnante en 2020. Avec tous les confinements successifs, on avait finalement eu une chute de certains prix, dont les prix de l’énergie, ce qui explique aussi pourquoi on a maintenant une très forte hausse, parce qu’ils ont d’abord chuté.

Au moment du confinement, les biens alimentaires avaient plutôt tendance à augmenter

Et donc, bien sûr, on voit une hausse, mais il ne faut pas oublier l’historique auparavant où les biens alimentaires étaient à l’inverse. Au moment du confinement, les biens alimentaires avaient plutôt tendance à augmenter, car il y avait une forte demande parce qu’on n’avait pas d’autres possibilités de consommer de l’alimentation. Maintenant, on voit qu’il y a plutôt une diminution parce qu’on est retourné dans une situation un peu plus normale."

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, on entend souvent dire que tout augmente, ce n’est pas vrai. Il y a beaucoup de prix qui restent stables et il y en a qui diminuent. Ce sont les prix de l’énergie qui tirent pour le moment l’inflation vers le haut.

Ce sont les prix de l’énergie qui tirent pour le moment l’inflation vers le haut.
Ce sont les prix de l’énergie qui tirent pour le moment l’inflation vers le haut. © Statbel

L’impression que l’on a alors d’une vie plus chère, ça dépend de ce qu’on met dans ce panier de la ménagère et de ce qu’on consomme. L’inflation est calculée sur ce panier de consommateur moyen, mais personne n’est évidemment le consommateur moyen. Et donc, on n’est effectivement pas du tout tous égaux face à cette augmentation.

"On n’est pas tous égaux parce que chacun a un panier de consommation qui est différent, confirme Charlotte de Montpellier. Certains vont consommer plus de services, certains vont consommer plus d’alimentaire, certains vont consommer plus d’énergie par rapport à l’ensemble de leur consommation. Évidemment, quand on a des augmentations qui touchent une certaine catégorie de la consommation, ceux qui ont une part de leur consommation importante qui est dédiée à cette catégorie-là vont être plus fortement touchés.

Les ménages les moins aisés vont être plus fortement touchés

En l’occurrence, actuellement, pour les prix de l’énergie, on sait que les ménages les moins aisés vont être plus fortement touchés. Pourquoi ? Parce que ces ménages les moins aisés ont une part plus importante de leur consommation consacrée à des dépenses énergétiques."

À noter aussi qu’il ne faut pas oublier qu’en Belgique, les salaires et les allocations sont indexés en fonction de cette inflation. Donc, si le coût de la vie augmente, et c’est le cas pour le moment, les salaires augmentent en conséquence.

Si cette inflation augmente et le coût de la vie augmente, vous allez plus ou moins le ressentir dans votre situation, dans votre vécu, en fonction de votre situation socio-économique, en fonction de ce que vous consommez.

Pour caricaturer un peu et pousser le trait, si vous vous chauffez au gaz dans un logement mal isolé et que vous roulez dans une vieille voiture au diesel, le coût de votre vie va relativement plus augmenter. Par contre, si vous achetez beaucoup de smartphones et que vous logez beaucoup à l’hôtel, dont les prix diminuent, le coût de votre vie va, lui, plutôt diminuer.

" Tout augmente, ma bonne dame ", c’est finalement du cas par cas.

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