Conséquence des pluies à répétition des dernières semaines, le centre de conservation des biens archéologiques installé à Saint-Servais près de Namur a essuyé deux inondations en l’espace d’une semaine. L’eau y est montée une première fois jusqu’à 1 mètre 50 et puis jusqu’à 2 mètres. Certains objets ont même été noyés deux fois. Dans ce centre de conservation des biens archéologiques, 250.000 pièces étaient entreposées mais également des archives essentielles pour documenter les fouilles archéologiques réalisées sur notre territoire depuis presque un siècle. Les fouilles du Grognon à Namur ou encore celles de la Place Saint-Lambert à Liège y sont notamment stockées.
Dans une lettre ouverte adressée à Valérie de Bue, la ministre en charge du Patrimoine à la région wallonne, plusieurs associations, le réseau Archéologia.be, relayée par le Bouclier bleu et une association de protection du Patrimoine, interpellent les autorités quant au devenir du patrimoine archéologique belge.
Des solutions transitoires inacceptables ?
Elles s’inquiètent surtout du lieu de destination pour les collections touchées par ces inondations. Il faut, en effet, veiller à les reconditionner et les conserver. Et ces associations s’inquiètent des solutions transitoires envisagées et qui sont considérées comme étant inacceptables par de nombreux professionnels.
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Alors que les agents de l’Awap (l’Agence wallonne de l’archéologie et du Patrimoine) aidés de nombreux bénévoles raclent la boue et les sterputs et enlèvent l’eau boueuse des dizaines de caisses où étaient entreposés les objets archéologiques. La colère gronde parmi les archéologues. Ce sont, en effet, des dizaines d’années de travail qui sont parties à l’eau en une fois. Certains se lamentent, d’autres poussent un ouf de soulagement car ils avaient refusé d’envoyer le fruit de leur travail dans ce bâtiment de stockage de Saint-Servais.