Inondations, canicules, vagues de chaleur... tour d'horizon d'un été rythmé par un climat exceptionnel

Climat : températures extrêmes aux quatre coins du monde

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Par J.B avec Agences

Depuis le début de l’été, il semble que les catastrophes naturelles se soient multipliées ne laissant personne indemne, pays riches comme pays pauvres, victimes tant d’inondations que d’incendies ou encore de vague de chaleur. "On a de moins en moins de flux d’ouest et donc on a ce vent d’ouest qui balaye moins vite les situations météo. Donc on va avoir des situations météo qui vont être beaucoup plus persistantes dans le temps", indique le climatologue de l’Uliège, Sébastien Doutreloup.

En conséquence, "au lieu d’avoir des situations météo qui, à l’époque, duraient quelques jours, ici elles vont durer quelques semaines", ajoute-t-il. Il faut dire que les experts ne cessent depuis de nombreuses années d’interpeller sur les dérèglements climatiques et que les catastrophes, elles, ne cessent d’augmenter. Depuis 1990, le nombre de catastrophes a triplé forçant des millions de personnes chaque année à se déplacer. On compte 7348 désastres depuis l’an 2000.


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Et alors que la Cop26 aura lieu à Glasgow en novembre prochain, plusieurs scientifiques de premiers plans estiment que "les signes vitaux de la terre" s’affaiblissent et s’inquiètent de l’imminence possible de certains "points de rupture" climatiques.

Tour d’horizon en image sur un été rythmé par les désastres et événements climatiques exceptionnels.

Inondations historiques en Belgique

Pepinster, Trooz, Verviers… De nombreuses communes wallonnes sont sinistrées
Pepinster, Trooz, Verviers… De nombreuses communes wallonnes sont sinistrées © Belga

Impossible de ne pas commencer par les inondations historiques qui ont frappé la Belgique. Elles ont eu lieu les 14 et 15 juillet dernier. Le 20 juillet était déclaré jour de deuil national.

Ces inondations historiques ont laissé 202 communes sur les 262 que la Wallonie compte sont déclarées sinistrées et seront admissibles au Fonds des Calamités. De nombreuses personnes ont vu leur maison et tout ce qu’ils possédaient être détruits par les eaux. En Belgique, on déplore également 41 victimes. Et depuis les alertes météo se succèdent. Et encore le week-end dernier, les fortes pluies ont provoqué des inondations sur la région de Mons-Borinage en fin d’après-midi. Elles ont provoqué des inondations à Hautrage à Saint-Ghislain. Le centre du village s’est retrouvé sous eau. Plusieurs maisons ont été inondées.


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Ces inondations ont également touché très fortement les Pays-Bas et l’Allemagne où 180 personnes ont perdu la vie.

En Allemagne, dans la Rhénanie du Nord Wesphalie, le 21 juillet dernier. Les inondations ont causé d’importants dommages dans le barrage de Euskirchen.
En Allemagne, dans la Rhénanie du Nord Wesphalie, le 21 juillet dernier. Les inondations ont causé d’importants dommages dans le barrage de Euskirchen. © Copyright 2021, dpa (www.dpa.de). Alle Rechte vorbehalten

La Chine centrale sous les eaux

© AFP/ Fotor

En Chine aussi, les inondations ont frappé. C’était le 20 juillet dernier à Zhengzhou, capitale de la province très peuplée du Henan. A Zhengzhou, on compte déjà 12 millions d’habitants. La ville a été construite aux abords du fleuve Jaune. Actuellement le bilan s’élève à 302 personnes décédées, dont 292 à Zhengzhou, et 50 disparues.

Cette photo a été prise le 26 juillet dernier et montre une équipe de secouristes à l’œuvre dans le métro de Zhengzhou.
Cette photo a été prise le 26 juillet dernier et montre une équipe de secouristes à l’œuvre dans le métro de Zhengzhou. © AFP or licensors

Les précipitations, avaient englouti une rame de métro et un tunnel routier, emportant des dizaines d’automobile. 14 personnes y ont perdu la vie.

A Zhengzhou, il est tombé en trois jours 617,1 mm de pluie, soit presque la moyenne annuelle de 640,8 mm, comme l’explique l’agence de presse Reuters.

Incendies historiques dans le sud de l’Europe

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Depuis le 28 juillet des images de la Turquie ravagée par les flammes nous parviennent. Habitants et touristes obligés d’être évacués in extremis tant l’arrivée des flammes est rapide.

On parle de 129 incendies qui ont ravagé près de 35 provinces. A ce jour, 122 sont désormais sous contrôle. Mais les pompiers n’en ont pas fini de lutter. L’Union européenne a d’ailleurs envoyé trois avions bombardiers d’eau pour aider. Il s’agit des pires incendies en près d’une décennie. Le bilan s’élève actuellement à 8 personnes décédées.

© AFP/Getty images

La Turquie n’est malheureusement pas la seule à être touchée par les incendies. Plusieurs incendies sont en cours ou à peine maîtrisé dans le sud de l’Europe également.

C’est le cas notamment en Grèce, où dans le nord du Pèloponèse les flammes ont ravagé habitations et cultures agricoles, dans des zones où la population dépend de l’agriculture et du tourisme. L’île de Rhodes est aussi en proie aux incendies. Les pompiers luttent toujours actuellement contre les flammes. Plus de 3000 hectares de pinèdes et d’oliveraies ont brûlé en Achaïe, près de Patras, sur la péninsule du Péloponnèse, selon les estimations de l’Observatoire national d’Athènes, qui s’est appuyé sur des images du satellite environnemental européen Sentinel-2.


►►► A lire aussi : "La catastrophe est immense": l’incendie dans le Péloponnèse en passe d’être maîtrisé laissera des traces pour ses habitants


Près de 13.500 hectares ont brûlé en Grèce depuis le début de l’année, contre une moyenne de 7.500 à ce stade de l’année entre 2008 et 2020. Les émissions de gaz à effet de serre accroissent la puissance, la durée et le rythme de répétition des vagues de chaleur, selon les scientifiques. Depuis le 29 juillet, la Grèce traverse une vague de chaleur intense. C’est la "pire canicule depuis 1987", selon le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Cet épisode devrait atteindre un pic ce mardi, avec des températures de 45 °C.
 

En Grèce, en Espagne, en Italie les pompiers luttent contre les flammes.
En Grèce, en Espagne, en Italie les pompiers luttent contre les flammes. © AFP/Fotor

Mais c’était aussi le cas en Italie et Espagne. Ces pays du pourtour méditerranéen, très dépendants des recettes touristiques dont ils ont été privés à cause de la pandémie, sont confrontés à des températures caniculaires et à des feux de forêts plus nombreux que d’habitude.

Après des incendies dévastateurs en Sardaigne le week-end dernier, l’Italie continue également de lutter contre les flammes, essentiellement dans le sud du pays.

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En Espagne, touchée à la mi-juillet par un incendie dans un parc naturel sur la côte catalane, près de la frontière franco-espagnole, les pompiers luttaient ce week-end contre un feu près du réservoir de San Juan, à environ 70 kilomètres à l’est de Madrid.

Ces incendies sont liés à de fortes vagues de chaleur dans le pourtour Méditerranée.

Des incendies dans le nord du globe aussi

Face aux incendies en Sibérie, les pompiers, en sous nombre, ont travaillé jour et nuit pendant plusieurs jours.
Face aux incendies en Sibérie, les pompiers, en sous nombre, ont travaillé jour et nuit pendant plusieurs jours. © AFP/ Fotor

Il n’y a pas que l’Europe et le pourtour méditerranéen qui sont en proie aux incendies. Dernièrement, la Finlande a dû faire face à son plus grand feu de forêt en 50 ans avec 300 hectares partis en fumée en cinq jours. Si la cause exacte du feu est inconnue, les forêts sont sèches après des mois de juin et de juillet inhabituellement chauds en Finlande, où la température a dépassé les 30 degrés dans plusieurs régions.

En Sibérie au début du mois de juillet, des feux de forêt ont ravagé une partie de la République russe de Yakoutie, mobilisant les secouristes plusieurs jours durant.

Multiples vagues de chaleur

Dès le mois de juin, plusieurs vagues de chaleur ont eu lieu dans le monde
Dès le mois de juin, plusieurs vagues de chaleur ont eu lieu dans le monde © AFP/Fotor

Parmi les événements météorologiques exceptionnels, on compte les vagues de chaleur. Elles se succèdent d’années en années. Elles auraient augmenté de 232% en 20 ans. Et cet été ne fait pas exception. Il y a celles mentionnées actuellement en Méditerranée mais déjà au moins de juin l’ouest américain ou encore en Russie en plein euro de foot faisait face à des températures records.

A Moscou, au mois de juin, le thermomètre affichait un record de 34,5 degrés par endroits, un record depuis 1901.


►►► A lire aussi : Un mois de juin caniculaire historique à Moscou : près de 35 degrés, un record depuis 1901


Des températures historiques et des records battus de semaines en semaines.
 
Le Canada a également connu des températures exceptionnelles, où dans la province de la Colombie-Britannique, le thermomètre a frôlé les 50 degrés (47,9) à la fin du mois de juin. Aux Etats-Unis comme au Canada on a parlé "d’un dôme de chaleur".
 

 

Canicule au Groenland

Vague de chaleur au Groenland

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La canicule ne frappe pas que le pourtour de la Méditerranée. Le Groenland en est aussi victime cet été avec des températures allant jusqu’à 10 degrés de plus que les normales saisonnières. Ce qui a fatalement des conséquences sur la fonte des glaces.

Depuis le 25 juillet, la calotte glaciaire qui recouvre le vaste territoire arctique a fondu d’environ 8 milliards de tonnes chaque jour, soit le double du rythme moyen lors de la période estivale, selon les données du Polar Portal, un outil de modélisation géré par des instituts de recherche danois.


►►► A lire aussi : Une vague de chaleur au Groenland provoque une fonte "massive" de la calotte glaciaire


Des températures inhabituelles de plus de 20 degrés, avec des records locaux, ont été enregistrées dans le nord du Groenland ces derniers jours, selon l’institut météorologique danois DMI. "Des températures si élevées c’est très exceptionnel, souligne Frank Patty, glaciologue à l’ULB, d’autant qu’on parle ici du nord du Groenland. Ce n’est pas comme le sud qui connaît un climat plus tempéré comparable à l’Islande. Mais le nord c’est vraiment l’Arctique".

En vue de la Cop26 de Glasgow en novembre prochain, les Etats du monde doivent remettre à l’ONU leurs nouveaux engagements. Ils avaient jusqu’au 30 juillet pour le faire. Mais à cette date, seuls 110 pays avaient répondu.

"Les vagues de chaleur extrêmes, les sécheresses et les inondations qui ont eu lieu récemment dans le monde entier sont un signal d’alarme qui montre qu’il faut faire beaucoup plus, et beaucoup plus vite, pour modifier notre trajectoire actuelle", avait déclaré la responsable climat de l’ONU Patricia Espinosa.

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