Liège

Inondations : difficultés de s’assurer et primes en augmentation

Ensival, quelques mois après la catastrophe (archive)

© F Dubois

Dans les vallées de la Vesdre, de la Hoegne et de l’Ourthe, beaucoup de victimes des inondations galèrent toujours avec des travaux ou avec les assurances.

Des assurances dont les primes vont augmenter ou dont les conditions vont être modifiées.

D’une façon générale, les compagnies pourraient augmenter les primes de 1 à 3%. A cela, il faut ajouter l’index ABEX qui a connu une hausse inédite de près de 6% : " c’est l’augmentation de la valeur du capital assuré en fonction du coût des matériaux et de la main-d’œuvre si on doit remettre à neuf un bien", explique Barbara Van Speybroeck, du groupement des assureurs Assuralia.

Bureau de tarification

Dans les zones sinistrées, il y a aussi une autre particularité que certains vont peut-être découvrir dans quelques mois, c’est le recours au bureau de tarification.

L’assurance incendie comporte une partie catastrophe naturelle : "et dans les zones à risque certaines compagnies pourraient, pour cette partie de l’assurance, renvoyer leurs assurés vers le bureau de tarification", ajoute Assuralia.

Le bureau de tarification est en fait chargé d’établir les conditions tarifaires (taux de prime et franchise) et contractuelles (conditions de la police d’assurance) des risques que les assureurs ne veulent pas couvrir à leurs propres conditions. Le taux est donc nettement plus important. Il se répercute alors sur l’ensemble de la prime. On nous parle même d’une augmentation de 25%.

Le mieux est évidemment de faire appel à un courtier pour comparer toutes les offres et les conditions particulières.

"Je n’ai pas vraiment de problème avec mon assurance", explique cette dame de Pepinster, "mais, même en zone cartographique non inondable, maintenant mon jardin n’est plus assuré et pour la cave, il faut que tout soit surélevé de 10 centimètres". 

Fond des calamités et preuve d’assurance

Trop de dossiers incomplets par manque de preuve d’assurance
Trop de dossiers incomplets par manque de preuve d’assurance © J.Liradelfo

Parmi les victimes de ces inondations, il y avait de nombreuses personnes qui n’étaient pas assurées comme des propriétaires de maisons modestes. Le gouvernement wallon a exceptionnellement ouvert le droit à une indemnisation de 50% des travaux avec un plafond de 80.000 euros pour aider ces personnes via le fond des calamités. Force est de constater que, 10 mois après les inondations, seules 361 demandes d’interventions du fond des calamités sur les 7400 introduites ont été traitées. UN nombre peu élevé qui cache un souci : " on a regardé les documents et on s’est aperçu qu’il fallait ne fait une preuve qu’on avait désormais une assurance avant de toucher cette aide du fond des calamités", explique Julien Liradelfo, député régional wallon (PTB), " or les personnes qui n’ont pas pu payer une assurance de 600 euros avant, comme on me l’a expliqué, n’ont pas plus les moyens maintenant avec tous les frais de payer une prime qui dépasse aujourd’hui les 1000 euros".

Le gouvernement wallon vient de revoir un peu ces conditions en exemptant ceux qui ont un revenu d’intégration ou son équivalent de cette preuve d’assurance. Pour le PTB, cela reste du bricolage : " il faudra une déclaration sur l’honneur qu’après travaux, il y aura assurance. Et si la personne ne sait pas s’assurer dans quelques mois, qu’est-ce qui se passe ?", ajoute le député pétébiste pour qui, pour l’instant en tout cas, "l’urgence c’est d’aider les personnes sinistrées".

Nombreuses sont en effet les personnes, les familles qui vivent parfois toujours dans des maisons insalubres où rien n’a bougé depuis la mi-juillet.

 

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