"On veut faire renaître le vin": pour la région viticole de l’Ahr, des bouteilles couvertes de boue, sorties des caves inondées, représentent l’espoir d’un nouveau départ après les crues mortelles qui ont frappé l’Allemagne il y a trois semaines.
"Je me suis dit qu’on ne pouvait pas juste tout jeter", se rappelle Linda Kleber, à l’origine de l’initiative solidaire "Flutwein" ("Vin de crue"), née alors qu’elle sortait, une par une, les bouteilles maculées de son restaurant détruit.
Les milliers de flacons sauvés dans les exploitations de la région sont désormais proposés à la vente et livrés – en souvenir de la catastrophe – tels qu’ils ont été trouvés, figés dans les sédiments terreux. Des pièces uniques.
Je me suis dit qu’on ne pouvait pas juste tout jeter
L’argent récolté, plus de 2,2 millions d’euros à ce jour, "donne énormément d’espoir à tous les vignerons mais aussi au secteur de la restauration", confie Peter Kriechel, viticulteur et président de l’association professionnelle locale, tout de suite emballé par l’idée de Linda Kleber.
Dans son propre entrepôt, quelque 200.000 bouteilles ont pris l’eau lors de la nuit du 14 au 15 juillet.
"Je pense qu’on est face à un long marathon" et "des actions comme Flutwein nous aident à démarrer", estime le producteur de 38 ans.
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Vallée de l’Ahr
Dans cette vallée – située entre la frontière belge et Coblence-, réputée pour le pinot noir qui pousse sur les pentes escarpées, l’économie dépend en grande partie du vin et du tourisme qu’il génère.
"Sans le vin, la vallée de l’Ahr n’existe pas, et encore moins sa gastronomie", confirme Jörg Kleber, époux de Linda.
Au total, la catastrophe naturelle, qui a fait 225 morts en Europe, dont 187 en Allemagne, a détruit entre 5% et 10% des vignes de l’Ahr. Mais les dégâts sont bien plus lourds sur les machines, les caves, les exploitations endommagées voire détruites.