"Les cartes et les alertes reçues par l'administration wallonne dès le 12 juillet, 48 heures avant les inondations, étaient extrêmement précises. Pourquoi n'ont-elles pas été prises en compte?" C'est la question principale que posera François Desquesnes, le chef de groupe du cdH au parlement wallon, à Philippe Dierickx, le directeur de la Gestion hydrologique au Service public de Wallonie (SPW).
Il apparaît que dès le 12 juillet à midi, les alertes inondations étaient claires
Ce dernier doit être entendu vendredi après-midi par la commission d'enquête parlementaire sur les inondations. Il aurait dû être précédé par un représentant de l'EFAS (European Flood Awareness System), le système européen d'alerte aux inondations qui a envoyé 25 avertissements entre le 10 et le 14 juillet mais cette audition a finalement été reportée, l'organisme dépendant de la Commission européenne devant d'abord obtenir l'autorisation de sa hiérarchie avant de témoigner.
"Les cartes de l'EFAS sont publiques 30 ou 40 jours après avoir été émises. Nous les avons consultées et il apparaît que dès le 12 juillet à midi, les alertes inondations étaient claires. Ces mails ont-ils été ouverts? Et les cartes ont-elles été bien comprises?", s'interroge François Desquesnes.
"La Région se défend en affirmant que ce n'était pas précis. Mais quand on regarde les cartes, on constate que c'était au contraire extrêmement précis 48 heures avant les inondations. Pourquoi n'a-t-on pas pris la mesure de ce qui allait se passer?", poursuit-il.
"Ce retard, dès le départ, a ensuite conditionné toute la chaîne de réaction. Nous devons comprendre pourquoi et où les informations de l'EFAS se sont perdues", ajoute le chef de groupe des humanistes.
Ce qui tombe normalement en deux mois allait tomber en deux jours
Avant d'aborder ces questions, les parlementaires régionaux ont écouté David Dehenauw, chef du service scientifique prévisions du temps à l'IRM, expliquer la chronologie des prévisions émises par l'institut à partir du lundi 12 juillet. "Ce jour-là, plusieurs modèles prédisaient déjà des quantités énormes pour le 14 juillet, avec entre 100 et 150 mm attendus localement au sud du sillon Sambre-et-Meuse", a-t-il notamment expliqué.
"Ce qui tombe normalement en deux mois allait tomber en deux jours. C'était des données très claires pour les spécialistes. J'étais convaincu qu'il allait se passer quelque chose de grave", sans pour autant pouvoir déclencher une alerte rouge, celle-ci ne pouvant être lancée que 12 heures avant l'événement, a poursuivi David Dehenauw.
Pas question non plus pour l'IRM de parler d'éventuelles inondations. "Nous prévoyons le temps mais pas son impact car nous n'avons ni les compétences - ça dépend de la Région - ni les connaissances pour le faire. Evaluer cet impact, c'est un autre métier", a encore indiqué le responsable de l'IRM en estimant par ailleurs qu'une "collaboration plus étroite pourrait être entretenue avec le service hydrologique du SPW".