La commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les inondations meurtrières qui ont frappé la Wallonie à la mi-juillet est désormais sur les rails. Au cours de leur première réunion organisée ce jeudi matin, les commissaires - 11 effectifs et 10 suppléants - se sont penchés sur l'organisation de leurs travaux.
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Après la désignation de deux vice-présidents - Sabine Laruelle pour le MR et Julien Liradelfo pour le PTB - c'est un point du règlement prévoyant la confidentialité de certains documents qui a animé les débats, le PTB décochant à cette occasion ses premières flèches.
Une data room
"Ce retour de facto d'une 'data room' - une pièce où les documents confidentiels peuvent être consultés sans être diffusés à l'extérieur, ndlr - nous pose problème. Ce système a été critiqué lors de la commission Publifin. Il conduit à ce que les documents soient sous embargo par défaut alors que la publicité des actes administratifs est garantie par la loi", a ainsi pointé le député d'extrême-gauche Julien Liradelfo.
""Nous allons prendre connaissance de documents qui sont également examinés par la justice. Notre commission dispose des moyens d'un juge d'instruction. Ca implique qu'elle ait aussi les mêmes devoirs", lui a rétorqué le chef de groupe MR au parlement wallon, Jean-Paul Wahl.
"Sans confidentialité, nous ne pourrons pas aller en profondeur et nous affaiblirons le travail de la commission, avec des témoins qui pourraient refuser de venir", a renchéri François Bellot (MR).
Premières auditions dans une semaine
Les premières auditions sont prévues dès le vendredi 10 septembre. Devraient être entendus en matinée Sylvie Marique, la secrétaire générale du SPW et commissaire spéciale à la reconstruction, Aline Thiry du centre de recherche Spiral de l'ULiège ainsi que Xavier Fettweis, le directeur du laboratoire de climatologie de l'ULiège. Dans l'après-midi, les explications de plusieurs professeurs, spécialistes notamment de la gestion des bassins versants, devraient également éclairer les commissaires.
Enfin, la désignation d'un magistrat de référence, devant servir d'intermédiaire entre les commissaires et la justice, sera également sollicitée par le président de la commission d'enquête, le socialiste Jean-Claude Marcourt.