Le spectacle de désolation que laissent derrière elles les inondations est impressionnant. Maisons, routes et voitures détruites défigurent les villes et villages wallons. Les secours et services de déblaiement s’affairent pour venir en aide à la population locale, désemparée, et tenter de nettoyer les dégâts. Ces services font toutefois face à un obstacle : le "tourisme" de catastrophe.
Il s’agit des personnes qui viennent dans les zones sinistrées pour prendre des photos ou simplement constater l’ampleur des dégâts de leurs propres yeux.
Nous n’arrivions pas à gérer le trafic
C’est ce que constate, dépité, Cédric Halin, Bourgmestre d’Olne, entre Liège et Verviers. "Ce sont des gens qui ne sont absolument pas habillés pour aller aider, qui n’ont pas d’équipement. C’est très embêtant parce que hormis le fait que ces personnes ont des pratiques tout à fait condamnables, elles viennent avec leurs véhicules sur les lieux où on a besoin d’avoir de l’espace, elles occupent la chaussée et empêchent les services de déblayer et de faire remonter les débris pour rendre les lieux le plus conforme possible dans les meilleurs délais", déplore le Bourgmestre. Il précise aussi que les gens qui viennent aider se trouvent bloqués à cause de cela.
Face à cela, d’une part, Cédric Halin a été contraint de fermer la chaussée à plusieurs reprises, y compris aux habitants de la commune, "nous n’arrivions pas à gérer le trafic". D’autre part, la police locale effectue des contrôles aux entrées de la commune pour tenter de décourager "ceux qui estiment devoir se rendre sur place pour se rendre compte de la situation". "On a besoin de solidarité, pas de voyeurisme", ajoute-t-il.
A quelques kilomètres de là, notre journaliste Benjamin Verpoorten relatait, dans le Journal Télévisé de 13 heures, une situation similaire dans la commune d’Angleur, toujours en province de Liège. "On a croisé des personnes qui déploraient le comportement de certaines personnes de la région qui viennent avec leurs téléphones et qui prennent des photos, qui finalement font du tourisme", racontait-il avant de transmettre la désolation des habitants qui lui disaient qu’ils "venaient de vivre l’enfer et voir ça, c’est assez désolant" et que ces personnes "feraient mieux de nous donner un coup de main".
Conjugués aux personnes bien intentionnées mais venues apporter une aide sauvage, cela empire les difficultés de circuler pour les secours, si bien que le gouverneur de la province de Liège appelle à cesser ces initiatives individuelles.