A l’approche de la rentrée académique, certains étudiants s’inquiètent : ils ressentent un sentiment d’insécurité croissant dans le centre-ville. C’est le cas de Chloé Houart, étudiante en marketing de 19 ans, qui a récemment rédigé une lettre ouverte sur les réseaux sociaux pour alerter les autorités locales, et récolté des témoignages via une petite enquête en ligne. "Personnellement, je me suis déjà fait suivre, accoster, siffler. Mais de manière générale, dans les discussions ou sur les réseaux sociaux, on entend beaucoup plus parler d’agressions physiques et verbales, voir de vols. J’ai le ressenti que ça augmente, que la situation empire." Une dégradation que la jeune femme explique notamment par la présence importante de toxicomanes à certains endroits, comme aux abords de la gare, sur le square Léopold ou dans le parc Louise Marie.
Plus de policiers et de caméras
Du côté de la zone de police Namur-Capitale, les chiffres liés à la criminalité sont stables depuis des mois. Il n’est donc pas possible d’objectiver une augmentation de l’insécurité. "Il n’y a pas de problème de sécurité particulier, mais il y a manifestement un ressenti qui se dégrade", analyse le Bourgmestre, Maxime Prévot. "Je ne veux donc pas mettre la tête dans le sable : je souhaite faire en sorte que des mesures soient prises pour qu’on continue à se sentir bien dans le cœur de Ville." Voilà pourquoi le Bourgmestre a rencontré personnellement Chloé Houart et une petite délégation, constituée d’étudiants et de jeunes travailleurs. Il leur a présenté en plan d’action en trois axes pour les mois à venir. D’abord, au niveau des effectifs policiers : le bourgmestre confirme la création, sur fonds propres, pour la fin de l’année, d’une nouvelle brigade. On parle d’une petite dizaine d’hommes qui patrouilleront quotidiennement dans le centre-ville. Ensuite, un budget de 4 millions d’euros va être débloqué pour améliorer le parc de caméras de surveillance dans les trois années à venir. "Certaines caméras ont 10 ou 15 ans, avec un degré précision à revoir. Il y a aussi des lieux devenus problématiques, alors qu’ils ne l’étaient pas au moment ou le réseau a été mis en place. On parle donc d’une mise à jour et d’une extension du réseau de caméra." Enfin, la Ville souhaite intensifier le travail des acteurs sociaux auprès des personnes toxicomanes ou sans abris, notamment dans le quartier de la gare.
Parc Louise Marie : l’éclairage, c’est fini
Dans l’optique de réduire le sentiment d’insécurité, la Ville compte par ailleurs sur les grands projets de réaménagements en cours dans le haut de la corbeille, qui devraient créer une dynamique plus conviviale. Un élément a cependant fait tiquer les étudiants qui ont rencontré le Bourgmestre : l’éclairage dans le parc Louise Marie ne sera plus renouvelé. "Cela fait des années que, à chaque fois qu’on investit pour refaire l’éclairage, les ampoules sont cassées par ceux qui s’adonnent à des petits trafics", explique Maxime Prévot. "On ne peut pas continuer à jeter de l’argent par la fenêtre, d’autant que le règlement communal interdit la fréquentation des parcs publics une fois la nuit tombée." Aveu d’échec ? "On ne peut pas avoir en permanence des policiers aux quatre coins du parc, tant les besoins sont énormes sur le reste du territoire." La Ville préfère investir dans l’éclairage autour du parc, mais selon Chloé Houart, cela ne réglera pas le problème. "Beaucoup de personnes se font agresser aux abords du parc, à la lumière." L’étudiante compte poursuivre son travail d’enquête et de récolte de témoignage, et a convenu d’une nouvelle réunion avec le Bourgmestre d’ici trois mois, pour suivre l’évolution de la situation.