Vincent Delbushaye part à la rencontre de Stéphane Denève, le chef d’orchestre emblématique du Brussels Philharmonic qui avait déjà dirigé la première session de violoncelle du Concours Reine Elisabeth en 2017. Il y avait pris énormément de plaisir et c’est débordant d’énergie positive qu’il aborde cette nouvelle session.
Le rôle du chef d’orchestre dans un grand concours est multiple. Le plus important est de prendre les candidats sous son aile, les protéger, les rassurer, les conseiller pour que ces jeunes, qui ont parfois juste 20 ans, se sentent à l’aise. L’aspect psychologique est primordial, il faut essayer de faire retomber la pression. Ces violoncellistes jouent leur carrière, et donc leur vie car la musique est leur raison et leur manière de vivre.
Au service des candidats, il doit même se forcer à aimer leurs conceptions musicales et à oublier les siennes. Certains finalistes choisissent le même concerto. Dans ce cas, il faut noter dans la partition les intentions de chacun sans se tromper de candidat. Il faut suivre les émotions, les rallentando du soliste et les transmettre au quart de seconde à l’orchestre qui doit aussi suivre les injonctions du chef. Tout cela est très difficile à réaliser mais c’est pour vivre ces moments-là, partager cette adrénaline de la musique qui se fait dans l’instant que les musiciens ont choisi ce métier.
Stéphane Denève est très volubile et démonstratif, il aime se faire comprendre par de grands gestes, des mimiques, des formules qui doivent être comprises jusqu’au fond de l’orchestre. Cette session, il n’y a pas moins de 6 concertos différents, dont certains ne font pas partie du répertoire de base d’un orchestre. Mettre en place un concerto de Lutoslawski demande un temps de répétition infini. Sans compter l’œuvre imposée que personne ne connaît et qui doit donc être déchiffrée.