Le film rend hommage au grand Alfred Hitchcock avec, bien entendu, cette blonde platine suspecte qui fait tourner toutes les têtes et chavirer tous les cœurs. Hitch qui disait aussi qu’il fallait réaliser les scènes de meurtre d’un film comme les scènes de sexe. Verhoeven l’a bien compris et appliqué cette consigne à la lettre. Son film va d’ailleurs lancer un nouveau mouvement : le thriller érotique voire le polar porno chic. C’est un peu comme si Hitchcock (toujours lui) avait réalisé "Emmanuelle" ! Du sang et du sexe ; de la tension et du relâchement ; le plaisir et la mort sont autant de principes et d’idées déjà associés au Cinéma (c’est d’ailleurs l’une des règles d’un film d’horreur où les jeunes qui font l’amour sont souvent les premières victimes d’un tueur) mais aussi en Littérature. Sauf qu’ici, rien n’est caché, rien n’est suggéré ; tout est montré, tout est explicite. Ce voyeurisme hyper stylé et on-ne-peut-plus esthétique (avec cette lumière bleue, à la fois crépusculaire et glaciale, chaude et froide) va influencer d’autres productions comme "Sliver" encore et toujours avec Sharon Stone, "Jade" avec Linda Fiorentino, "Sex crimes" avec Neve Campbell, "Bound" avec Jennifer Tilly (soit le tout premier film des Wachowski de la saga "Matrix"), "Color of night" avec Jane March ou, last but not least, "Eyes wide shut" de Stanley Kubrick avec Nicole Kidman.