L'Union européenne a approuvé jeudi soir des sanctions "massives" contre la Russie, après son invasion de l'Ukraine, sans toutefois aller jusqu'à exclure le pays du système d'échanges bancaires internationaux Swift.
"Les dirigeants russes devront faire face à un isolement sans précédent", a promis la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, annonçant le train de sanctions le "plus sévère jamais mis en oeuvre" par l'UE, avant un sommet d'urgence des 27 à Bruxelles.
Sanctions financières, accès limité aux technologies
Les Européens veulent punir le régime du président Vladimir Poutine avec des sanctions financières. Il s'agit notamment de limiter drastiquement l'accès de la Russie aux marchés de capitaux européens, entravant la capacité de Moscou d'y refinancer sa dette.
L'UE va aussi réduire l'accès de la Russie à des "technologies cruciales", en la privant de composants électroniques et de logiciels, de façon à "pénaliser gravement tous les pans de l'économie russe", a précisé Mme von der Leyen.
Approuvées dès le début de la réunion, "en coordination étroite avec les partenaires et alliés" de l'UE, les mesures couvriront les biens à double usage (à la fois civil et militaire), les secteurs de l'énergie et des transports, de nouvelles sanctions contre des individus (gel des avoirs, blocage des visas).
Elles s'ajouteront à celles déjà entrées en vigueur mercredi soir, notamment contre des personnalités proches de Poutine.
La Biélorussie, accusée d'être impliquée dans les opérations russes, sera aussi frappée de sanctions supplémentaires.
L'Europe vit ses heures les plus sombres depuis la Deuxième Guerre mondiale.
Ces décisions se veulent à la hauteur de l'onde de choc ressentie dans toute l'Europe après l'assaut des troupes russes contre l'Ukraine. Josep Borrell a estimé que le continent vivait "ses heures les plus sombres depuis la Deuxième Guerre mondiale".
Les sanctions européennes "feront monter l'inflation, accéléreront les sorties de capitaux et éroderont progressivement la base industrielle" du pays, a affirmé Ursula von der Leyen, qui a préparé pendant des semaines ce paquet inédit.
Pas d'accord sur Swift
Les dirigeants européens devaient aussi discuter d'autres options. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé jeudi d'interdire aux banques russes d'utiliser le système de messagerie bancaire Swift, un rouage essentiel de la finance mondiale, ce qui frapperait durement Moscou, à l'instar de l'Iran fin 2019. Quelque 300 banques et institutions russes utilisent Swift pour leurs transferts de fonds interbancaires.