Comment va-t-on gérer le nombre important d’entreprises qui vont déposer le bilan après la crise sanitaire. C’est une question compliquée que nous posons là, car la situation économique est très difficile pour de nombreux indépendants. Certains ont fait faillite en 2020, d’autres tiennent encore, mais jusqu’à quand ?
Frédéric De Wit est restaurateur. Il a repris son établissement, l’Estaminet de Joséphine à Waterloo, il y a trois ans et demi. Mais en octobre 2020, il doit se rendre à l’évidence : il doit fermer définitivement. "Il fallait stopper l’hémorragie, confie Frédéric. Nous n’avions plus de trésorerie pour subir un deuxième confinement sans avoir de date de réouverture."
Quand il fait faillite, nous sommes à l’aube du deuxième confinement. Les difficultés financières avaient déjà commencé avant la crise sanitaire, mais la fermeture des restaurants durant deux mois et demi, début 2020, l’a "achevé", ajoute Frédéric. "Le Covid a été le coup de grâce", poursuit-il.
S’il n’y avait pas eu cette crise sanitaire, le restaurateur aurait peut-être eu une deuxième chance puisqu’il était en PRJ. Cette procédure de réorganisation judiciaire permet d’étaler les dettes sur un temps déterminé.
Mais avant de rendre définitivement les clés de son estaminet, il va vider les frigos. Avec l’autorisation de sa curatrice, qui assure désormais la gestion, il donne toutes les denrées alimentaires stockées dans les congélateurs. Dedans, des plats préparés juste avant le confinement et qui devaient être mis à la carte dans les semaines suivantes. "Autant, ça me fait plaisir pour les bénéficiaires, autant ça me fait mal de vous voir vider vos congélateurs", déplore Stéphanie, gérante du Frigo solidaire de Braine-L’Alleud, une organisation qui vient en aide aux plus démunis. "Je préfère donner que jeter. Au moins, ça fera plaisir à quelqu’un", relativise le restaurateur.