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#Investigation: avec la crise énergétique, beaucoup de nouveaux visages poussent les portes du CPAS de Charleroi

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Pendant deux semaines, nous avons posé nos caméras au cœur du plus important Centre public d’Action sociale wallon : celui de Charleroi.

Au milieu des centaines de dossiers traités chaque jour, des chiffres et des mises en œuvre de mécanismes d’aide compliqués, nous avons mesuré l’impact de cette crise sur cette institution, souvent définie comme le dernier rempart avant l’exclusion sociale.

Dans le hall d’accueil de la Maison de l’Energie, Cassandra et Jean-Jacques patientent. C’est la première fois qu’ils se rendent dans un service du CPAS et ils ne cachent pas leur embarras. Ils travaillent tous les deux, mais c’est leur facture énergétique qui les a fait basculer.

Un peu plus loin, dans la salle d’attente de l’antenne sociale de Charleroi, Gwenaelle berce son petit Natan, âgé de quatre mois. La jeune maman de trois enfants, elle non plus, n’est jamais venue demander de l’aide… Mais, pour ses enfants, elle doit passer le cap.

À côté de ces trois personnes, des dizaines d’autres forment chaque jour le numéro d’un des services sociaux de Charleroi. Les rendez-vous s’enchaînent, les entretiens aussi…

Le travail social doit se faire dans l’urgence. "C’est normal, cela fait partie de nos missions, explique Olivier Jusniaux, le directeur général du CPAS de Charleroi. Mais nous devons aussi avoir les moyens de mener un travail sur le long terme, avec des mécanismes qui permettent de lutter structurellement contre la reproduction de l’exclusion sociale. À Charleroi, on constate depuis maintenant plus de dix ans que nous sommes le territoire sur lequel la pauvreté, et en tout cas le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration, augmente le plus vite".

Tenir le coup

"Il faut que le personnel tienne le coup" complète Yves Peigneur, le coordinateur de la Maison de l’Energie de Charleroi. Un service spécialisé dans les aides financières liées à l’énergie mais aussi à la prévention et à l’information.

Mais aujourd’hui, il faut parer au plus pressé et trouver, dans le panel d’aides existantes et fluctuantes, la meilleure façon de ne laisser personne avoir froid cet hiver.

"C’est une situation à la fois stressante et frustrante, explique l’assistant social Jean-François Mathy. On a l’impression que l’on n’arrivera pas à aider tout le monde". Et de poursuivre : "On vit avec des points d’interrogation au-dessus de la tête en permanence. Pour ceux que l’on reçoit chaque jour et pour nous aussi, car leur réalité n’est pas très éloignée de la nôtre…"

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