Quelles sont vos impressions de la saison écoulée pour #Investigation ?
Bilan assez positif. On a fait une vraie première saison du début à la fin, toujours dans un contexte de crise sanitaire où les conditions de travail n’étaient pas toujours évidentes. Malgré tout, nous sommes parvenus à mener les enquêtes qui étaient prévues. Et puis, le public est au rendez-vous. Nous avons eu de bons retours, c’est assez chouette.
La crise sanitaire s’est naturellement immiscée dans certains sujets. Est-ce que cela a modifié le travail d’investigation qui est mené ?
Non, comme tout le monde, nous avons dû nous adapter. C’était forcément plus compliqué lorsque nous devions faire une partie d’enquête à l’étranger. Il y a donc eu un impact au niveau de l’organisation, mais pas sur la qualité des enquêtes, ce qui est une bonne chose !
Au niveau du choix des sujets des enquêtes, vous vous êtes donc adaptés également.
Je pense qu’on s’est emparé de sujets qui faisaient l’actualité, sans trop en faire non plus. Nous avons essayé de proposer aussi autre chose. Les vaccins, l’impact psychologique de la crise sur les gens ou encore le télétravail sont des sujets qui méritaient d’être traités en plus long format, mais nous étions aussi d’avis que le public avait envie d’entendre parler d’autres choses. C’était donc un choix et je pense que cela a bien été accueilli.
Les audiences sont assez positives. Qu’en retenez-vous ?
Nous avons fait une moyenne de 20% de parts de marché. C’est très encourageant. On y revient souvent, mais c’est parfois difficile de s’intéresser à d’autres pans de la société où il y a des dysfonctionnements, où les choses pourraient être traitées autrement quand on vit dans un contexte où les choses pourraient aller mieux. Nous étions donc face à un gros enjeu. Est-ce que les gens allaient être intéressés par nos enquêtes ? La réponse fut positive.
Nous essayons de montrer les choses, pour qu’elles bougent aussi par la suite
Et pas seulement en télé puisque nos publications sur les réseaux sociaux marchent très bien aussi. C’était aussi notre objectif : mettre en lumière certains problèmes pour susciter le débat dans la société afin que les gens puissent s’en emparer et éventuellement observer des suites aux enquêtes.
Que peut-on attendre de la prochaine saison ?
Etant donné qu’il va y avoir beaucoup d’événements diffusés sur La Une cet été, nous reprendrons la diffusion en septembre avec de nouvelles enquêtes aux thématiques variées. De bonnes choses sont prévues. Les équipes continueront donc à travailler. #Investigation restera présent sur les réseaux sociaux tout au long de l’été, notamment avec les suivis d’enquêtes. Ça va continuer à vivre en tout cas.
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Un dernier mot sur le sujet de l’ultime enquête de la saison ?
Le complotisme, c’est un phénomène qu’on observe beaucoup, qui n’est pas spécialement récent, mais qui prend une ampleur supplémentaire avec la crise sanitaire mondiale. Ce sont des théories qui séduisent de plus en plus de monde, également en Belgique. Il y a donc toute une série de questions sur les dérives, les dangers que cela peut représenter. On l’a vu dans de nombreuses manifestations. Il y a une remise en cause de la gestion de la crise sanitaire, de la couverture par les médias. Remise en cause qui peut être légitime. On peut critiquer, on peut se poser des questions, mais ce qui nous a le plus interpellés, c’est quand ce doute vire au complot. Il y avait vraiment matière…