Pour Febelfin, la fédération des banques, le Belge n’est pas conscient que le cash lui coûte cher. Il faut le produire, le transporter, le distribuer, le sécuriser. Rodolphe de Pierpont détaille : "Le coût du cash est de 130 euros par an et par habitant. Et c’est avec ses impôts ou des frais bancaires que le citoyen paie ce montant. Il y a les coffres-forts, les fourgons blindés, etc. Et ce coût, on peut le diminuer si on favorise les paiements digitaux".
"Les banques peuvent surtout facturer tous les paiements digitaux mais pas le cash", rétorque l’économiste Anne Fily. Et ceux qui paient le prix fort, ce sont les commerçants.
En juillet 2022, toutes les boutiques devront proposer à leurs clients un moyen de paiement électronique.
Il existe des solutions faciles et peu coûteuses, notamment des applications mobiles comme Payconiq, disponibles sur smartphone. Mais ce système n’est pas adapté à tout le monde car les montants sont plafonnés. Et les commerçants qui choisiront un terminal Bancontact devront passer à la caisse…
Les machines les plus sophistiquées coûtent jusqu’à 900 euros à l’achat. Les frais d’activation et d’installation varient, selon la banque, de 30 à une centaine d’euros. Il faut ajouter le coût de l’abonnement, de 10 à 30 euros par mois ainsi qu’un prélèvement par la banque, jusqu’à 20 centimes par transaction.
"On commence à comprendre", conclut Anne Fily. "Les transactions électroniques rapportent donc aux banques alors que le liquide, sa production, son transport et sa sécurisation leur coûtent de l’argent. On s’attaque au cash. Mais il faut bien se souvenir que les banques ont le monopole des dépôts. Et que l’argent, c’est un bien public. Les banques ne peuvent pas décider seules de restreindre l’accès à notre argent".