Les soins palliatifs (en service hospitalier ou à domicile) permettent un accompagnement et une gestion de la douleur. Ils sont largement pratiqués. Mais la possibilité de demander à un médecin le droit de mourir volontairement (l’euthanasie) est donc depuis vingt ans ouvert à tous (y compris au mineurs d’âge, dans de rares cas exceptionnels, depuis 2014).
Les craintes manifestées par les opposants (dès la discussion de la loi) ne se sont pas jusqu’ici vérifiées. L’euthanasie n’est pas devenue un outil de gestion du grand âge permettant d’inciter des anciens à partir. Elle n’a pas non plus banalisé la mort, mêlant au contraire le plus souvent les entourages, familiaux et médicaux, à une décision qui est restée extrême.
La loi est claire : l’euthanasie est un acte individuel, à l’initiative du patient seul, qui doit en formuler personnellement la demande à un médecin (un simple écrit de quelques lignes suffit). Mais cette demande ne sera recevable que si quelques conditions strictes sont remplies : en faire la demande en toute lucidité et conscience, être atteint d’une maladie incurable, souffrir sans plus pouvoir être soulagé, physiquement ou psychiquement.
Ces conditions remplies, la demande d’un patient ne peut être ignorée : si chaque médecin, individuellement, peut renoncer à accompagner un patient dans sa demande d’euthanasie, il ne peut s’opposer à ce que celui-ci s’adresse alors à un confrère y concédant. Un récent ajustement de la loi a privé d’un droit exercé jusque-là par quelques institutions (hospitalières ou de placement) qui s’opposaient à l’euthanasie dans leurs locaux : le médecin seul conserve son droit de conscience l’autorisant à refuser, à titre personnel, d’aider un patient répondant aux conditions légales pour mourir volontairement.