Depuis le premier avril, l’entreprise française Ipsiis a implanté une unité de production à Frameries, sur l’ancien site de Doosan. En quelques mois, elle a déjà comme objectif de multiplier sa production par 24. Une enquête publique se termine aujourd’hui. Elle a pu recueillir les inquiétudes des riverains et les rassurer.
Un savoir-faire breveté
Créée en 2014, l’entreprise a développé une mousse minérale dont la formule secrète est brevetée. Elle peut être utilisée comme matériau de construction ou comme isolant incombustible. La mousse peut être apposée à de nombreux supports comme des fours industriels ou des alambics. Elle est produite à base de poudres minérales de brique, d’ardoise ou de verre, venant de matériaux du bâtiment, laissés à l’abandon après déconstruction.
La matière première de leur production est donc essentiellement recyclée. S’ajoutent à cela, un processus de fabrication peu énergivore et une émission carbone quasiment neutre. L’impact de la production sur l’environnement est donc minime. C’est une des volontés principales de l’entreprise.
Une implantation hennuyère
Dans l’usine de Frameries, 4 ouvriers s’attellent à la fabrication de cette mousse aux airs de chantilly. Parmi eux, Jessica De Stephanie, habitante de Wasmes, récemment embauchée : "J’aime beaucoup mon travail. C’est très varié. Ce n’est pas toujours les mêmes qui font la même chose".
Si l’entreprise a décidé d’implanter une unité de production dans le Hainaut, ce n’est pas par hasard selon Gilles Bocabarteille, directeur général d’Ipsiis : "Tout d’abord, la situation géographique est idéale pour toucher le marché d’Europe du Nord. Nos principaux clients se trouvent en France, en Belgique, en Angleterre et en Allemagne. C’est donc un véritable carrefour de ces territoires. Ensuite, en Belgique, il existe une véritable expertise sur le traitement de matières, historiquement, comme les briques et toutes ces ressources de construction. Finalement, la Belgique tente de développer une économie circulaire grâce à ses réponses aux enjeux carbones. Nous nous insérons donc dans ce projet." L’entreprise Ipsiis est en partenariat avec la Société régionale d’Investissement de Wallonie. Elle est donc soutenue financièrement par le fonds public wallon.
Quatre mois après son installation à Frameries, l’entreprise souhaite déjà s’agrandir. Elle voudrait que sa production annuelle passe de 50 m3 à 1200 m3, soit une multiplication par 24. Ipsiis engagerait alors 5 ouvriers hennuyers supplémentaires.
Un agrandissement sans nuisance
A peine installée, l’usine souhaiterait donc multiplier sa production par 24. Cette décision inquiète les riverains. La commune a lancé une enquête publique pour les informer. Elle s’est terminée aujourd’hui. Plusieurs citoyens sont venus consulter le dossier. Mais la commune s’est montrée rassurante, Romy Cordivani, responsable communication de l’administration communale de Frameries : "Nous essayons de les rassurer. Ce n’est pas une usine chimique et il n’y aura pas de nuisance." Pour Gilles Bocabarteille, l’inquiétude des résidents est légitime mais il insiste : "L’ADN de notre entreprise est de protéger l’environnement et le bien-être. Le voisinage doit s’intégrer dans ce projet. Au-delà de ça, on travaille pour confirmer le caractère non perturbateur de notre procédé. Il est très simple, avec une faible consommation d’énergie, sans produit toxique ni bruit. Il n’y a pas de nuisance possible." Les portes de l’usine sont ouvertes aux riverains qui souhaiteraient la visiter pour se rassurer.