Monde

Iran : déjà 155 magasins et restaurants fermés pour non-respect du voile obligatoire

Les rues de Téhéran, Iran. Avril 2023.

© Image d’illustration ATORF via EVN

Par Eric Destiné avec agences

C’est un chiffre officiel énoncé par le porte-parole de la police iranienne, Saïd Montazerolmahdi. 24 heures à peine après l’entrée en vigueur d’un nouveau plan pour contrôler le port du voile par les femmes en Iran, plus de 150 établissements commerciaux (137 magasins et 18 restaurants ou salles de réception) ont été "mis sous scellés". Fermés pour avoir laissé entrer des femmes qui ne portaient pas le voile, ou qui ne le portaient pas assez clairement aux yeux des autorités.

Caméra de surveillance dans les rues de Téhéran
Caméra de surveillance dans les rues de Téhéran ©  ATTA KENARE / AFP or licensors

Des caméras pour réprimer les femmes

Le plan de la police iranienne comprend notamment l’utilisation de caméras de surveillance intelligentes, installées dans les rues et dans les lieux publics pour surveiller les femmes et repérer celles qui ne porteraient pas le hijab. Il y a quelques jours, la police iranienne avait aussi envoyé un communiqué pour prévenir les propriétaires d’entreprises qu’ils étaient tenus de "surveiller sérieusement le respect des normes sociétales avec de consciencieuses inspections".

"Cela va vraiment rendre les choses pires qu’aujourd’hui, explique Fatemeh, une habitante de Téhéran, interrogée dans la rue par l’agence Reuters quelques heures après la mise en application du plan. J’ai vu d’autres femmes de mon âge résister partout dans la ville. Et cela est aussi visible sur les réseaux sociaux".

Couverture des magazines iraniens Sazandegi et Andisheh qui évoquent le décès de Mahsa Amini.
Couverture des magazines iraniens Sazandegi et Andisheh qui évoquent le décès de Mahsa Amini. © ATTA KENARE / AFP or licensors

La contestation se poursuit

Ce plan et ces fermetures récentes d’établissements posent en effet question alors qu’une partie de la population iranienne s’oppose, dans la rue, aux autorités du pays et que de plus en plus de femmes contestent le code vestimentaire obligatoire, notamment le port du voile.

Beaucoup communiquent effectivement sur les réseaux sociaux leur volonté de ne pas se soumettre à ce code vestimentaire imposé. Un mouvement déclenché par la mort en détention de Mahsa Amini, une femme de 22 ans arrêtée officiellement pour avoir enfreint les lois concernant le code vestimentaire. Elle est décédée en septembre 2022.

"Cette réponse rude et brute va certainement, soit faire pire que mieux, soit ne mener à rien" affirme Parinaz Mobarhan, une autre habitante de Téhéran, au micro de Reuters.

La surveillance en voiture aussi

"Lors des dernières 24 heures, plusieurs centaines de cas d’absence du port du voile dans les voitures ont été enregistrés par les inspecteurs de police et les propriétaires des voitures ont été informés par des SMS", a précisé le porte-parole de la police iranienne, Saïd Montazerolmahdi, cité par l’agence Tasnim.

La police avait déjà averti que les propriétaires de voitures seraient aussi visés par des messages de mise en garde si une femme était vue dans le véhicule "en violation" du code vestimentaire. La police avait précisé que le véhicule pourrait alors être saisi.

Sur le même sujet : extrait du JT du 11 avril 2023

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma... Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Tous les sujets de l'article

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous