"Généralement les artistes sont reconnaissables très tôt car ils font une chose et la font toute leur vie, moi je suis boulimique de travail, de faire, de regarder, de la couleur, d’essais…" déclare Isabelle de Borchgrave au micro de Pascale Seys. Cette "boulimie de faire et de couleurs" se ressent quand on découvre l’exposition qu’elle consacre à Frida Kahlo. Pas moins de trois ans de travail et de quatre kilomètres de papiers ont été nécessaires pour réaliser cette débauche de couleurs, de fleurs, de plantes grasses, cette valse de robes et de bijoux qui faisaient le quotidien de Frida Kahlo.
"Tout le monde parle de la douleur qu’a connue Frida Kahlo, douleur à la fois physique causée par sa poliomyélite et les multiples opérations qu’elle a subi et douleur amoureuse car son époux, Diego, l’a trompé à de multiples reprises. Frida Kahlo a su transcender sa souffrance pour faire de sa vie une joie. Elle aimait les tissus à la folie, les fleurs, être entouré d’amis. Tout ça, j’ai voulu le raconter, au fond, j’ai voulu raconter sa maison" explique Isabelle de Borchgrave.
La première image que voit le visiteur qui s’aventure dans cette déambulation à l’intérieur de la Casa Azul (la maison de Frida Kahlo, ndlr) est interpellante :
Le visiteur en rentrant doit être choqué. Devant lui Frida, assise dans sa chaise roulante, toute de noire vêtue avec une cigarette à la main, seule chose de blanche dans le tableau. C’est le désespoir absolu mais ça ne dure pas. Ensuite on passe et viennent la couleur et la lumière.