Le Mug a reçu l’auteure Isabelle Le Nouvel pour une double actualité. Sa pièce de théâtre '88 fois l’infini' sera prochainement à l’affiche à Bruxelles, tandis que son nouveau roman Demain dès l’aube aux éditions Michel Lafon est en librairie.
Nous sommes à l’hôpital. Les médecins parlent d’un pronostic vital engagé, une fillette est entre la vie et la mort. Sa mère est à son chevet, sous le coup d’un stress énorme. On comprend rapidement que la gamine est rescapée d’un enlèvement. C’est l’ouverture bouleversante du dernier livre d’Isabelle Le Nouvel.
"Je voulais montrer l’urgence de l’amour d’un parent, père ou mère" dévoile l’auteure. "Cette mère toute dévouée et solaire a sa part de responsabilité. Cette situation dramatique va réveiller de sombres souvenirs chez Félicia et permettre de remonter le fil de ses trente dernières années. Son adolescence, la relation toxique avec son amie Sally, très perturbée. Et puis l’emprise de sa propre mère, qui par sa méchanceté va la conditionner à devenir la proie d’autres personnes toxiques. C’est un tableau des relations complexes qui se répondent au fil du temps".
Le titre Demain dès l’aube fait référence au poème de Victor Hugo extrait du recueil Les Contemplations. Dans ce poème autobiographique, Victor Hugo s’adresse à sa fille Léopoldine qui s’est noyée accidentellement avec son mari. "Et pour moi le jour sera comme la nuit". Victor Hugo avait appris la mort tragique de sa fille par les journaux car il était en goguette avec l’une de ses maîtresses. Il en avait gardé une grande culpabilité.
Au théâtre avec Niels Arestrup et François Berléand
La seconde actualité d’Isabelle Le Nouvel, c’est la pièce '88 fois l’infini', avec le duo d’acteurs Niels Arestrup et François Berléand.
Après treize années passées sans se voir à la suite d’une rivalité amoureuse, Philippe rend visite à Andrew, son demi-frère, pianiste virtuose et mondialement connu. Avec lui, une valise qui a appartenu à leur père et qui contient de nombreux secrets. L’auteure s’explique :
"J’ai volé l’histoire réelle de Niels, qui est mon compagnon. Il y a une rivalité amoureuse, et un père en commun, qui a été omniprésent et écrasant pour le personnage de François Berléand, et totalement absent pour le personnage de Niels, car il l’a abandonné à la naissance. Le père révèle à son fils adolescent l’existence d’un demi-frère. Des années plus tard, les voici réunis pour explorer les mensonges du passé".
► La pièce sera à l’affiche du Centre Culturel d’Auderghem du 21 au 26 mars.
