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Israël en état d’alerte : à la veille de Pâques catholique et juive, la tension est extrême

Des fidèles musulmans palestiniens assistent aux prières du vendredi du Ramadan près de la mosquée du Dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, le 8 avril 2022.

©  AHMAD GHARABLI / AFP

Par Daniel Fontaine avec JFH

Les fêtes de Pâques juive et catholique concordent parfaitement cette année. La fête de Pessah commence ce vendredi soir, qui correspond au Vendredi Saint chez les chrétiens. En Israël, Pâques se déroulera une nouvelle fois dans un contexte de tension extrême. Depuis trois semaines, le pays traverse une vague de violences qui a déjà fait 35 morts au total.

Le 22 mars, un Arabe israélien a tué quatre personnes dans le sud d’Israël. Il est présenté comme un partisan du groupe terroriste Etat islamique. Depuis lors, la spirale de la violence s’est emballée. 14 Israéliens ont été tués dans quatre attaques palestiniennes. Et 21 Palestiniens sont morts, dont les assaillants, parfois abattus sur place.

L’armée israélienne mène depuis lors de vastes opérations de recherches et d’arrestations en Cisjordanie occupée. Elle a reçu carte blanche du gouvernement pour vaincre la terreur. Les incursions de soldats israéliens dans les villes palestiniennes provoquent des manifestations, parfois violentes. Aux jets de pierres ou de cocktails molotov, les soldats répondent par des tirs de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et des tirs à balles réelles.

Rien que ces 24 dernières heures, six Palestiniens ont perdu la vie, dans des incidents avec l’armée, près de Jenine, Ramallah et Naplouse.

Pâques et Ramadan coïncident

Les festivités religieuses de Pâques dans les prochains jours viennent faire craindre de nouvelles violences. D’autant qu’il ne faut pas oublier que, pour les musulmans, le ramadan se poursuit. On dit parfois que la ville de Jérusalem, la ville trois fois sainte, souffre d’un trop-plein de symbolisme religieux. L’esplanade des mosquées, ou Mont du Temple pour les juifs, est le lieu qui concentre les passions. On en a encore la preuve cette année.

Le lieu est réservé au rite musulman. Mais un groupe extrémiste juif a promis une récompense à tout juif qui parviendrait à y sacrifier un agneau à l’occasion de cette fête de Pâques. Ce n’est pas la première fois qu’un appel pareil est lancé, mais cette année il a reçu un grand écho sur les réseaux sociaux.

Des policiers israéliens de l’Unité nationale de lutte contre le terrorisme patrouillent sur le marché Mahane Yehuda à Jérusalem, le 14 avril 2022.
Des policiers israéliens de l’Unité nationale de lutte contre le terrorisme patrouillent sur le marché Mahane Yehuda à Jérusalem, le 14 avril 2022. © MENAHEM KAHANA / AFP

La police israélienne a procédé à l’arrestation préventive qui quatre extrémistes juifs qui semblaient prêts à procéder à cette provocation. Elle a même saisi un chevreau destiné à être sacrifié. Dans le contexte de tension israélo-palestinien, ce genre de provocation pourrait provoquer une déflagration.

Parfois il suffit de pas grand-chose pour mettre le feu aux poudres. Le groupe islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a déjà prévenu qu’il ne permettrait à aucun prix, ce qu’il qualifie d'"attaque contre les croyances et les sentiments" des Palestiniens, en particulier en plein ramadan.

L’année passée, des heurts sur l’esplanade des mosquées durant le ramadan avaient déclenché 11 jours de guerre meurtrière entre le Hamas et l’armée israélienne.

Rien ne permet de dire qu'une nouvelle guerre va commencer dans les prochains jours. Mais le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a appelé l’armée israélienne à agir avec un maximum de retenue.

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