Discrétion des Emiratis
Les nouveaux partenaires émiratis ont semblé faire preuve de plus de retenue face à l’événement. L’arrivée du ministre israélien a été fort peu couverte par les médias locaux. Le ministre israélien des Affaires étrangères n’a d’ailleurs pas été accueilli sur le tarmac par un haut responsable. C’est la ministre de la Culture émiratie qui a participé à la cérémonie de coupure de ruban à l’ambassade. Yaïr Lapid doit rencontrer plus tard son homologue émirati. Il se rendra ensuite à Dubaï pour inaugurer un consulat et le pavillon israélien pour l’Exposition universelle.
La normalisation entreprise par les Emirats et d’autres pays arabes avec Israël a été dénoncée par les Palestiniens comme une "trahison" de leur cause. Les pays arabes avaient toujours conditionné la conclusion d’accords avec Israël à la signature d’une paix juste et complète avec les Palestiniens.
Une partie de l’opinion publique arabe est très critique dans la rue et sur les réseaux sociaux à l’égard de cette normalisation. Les récentes frappes israéliennes sur Gaza, les incidents sur l’esplanade des Mosquées et les tensions dans les Territoires palestiniens occupés ont plongé les nouveaux partenaires d’Israël dans un certain embarras. Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a dénoncé l’ouverture de l’ambassade à Abou Dhabi et qualifié de "péché" les accords de normalisation.
Netanyahou voulait l’inaugurer lui-même
Yaïr Lapid a remercié de son côté l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahou, "artisan des accords d’Abraham", avec l’aide de l’ancien président américain Donald Trump. Benjamin Netanyahou avait tout fait pour inaugurer lui-même cette première ambassade israélienne dans le Golfe, mais des contretemps politiques et diplomatiques l’en ont empêché. C’est finalement son rival qui lui a repris cet honneur.
Selon la presse israélienne, l’accord de normalisation prévoyait la possibilité pour les Emirats Arabes Unis de faire l’acquisition d’un fleuron de la technologie militaire américaine, les chasseurs F35. Benjamin Netanyahou aurait promis qu’Israël ne s’y opposerait pas.
L’accord de normalisation EAU-Israël avait été annoncé le 13 août 2020, et le premier vol commercial direct avait relié les deux pays deux semaines plus tard. Depuis, les deux partenaires multiplient les accords de coopération et commerciaux. Les Emirats étaient alors le troisième pays arabe à reconnaître l’Etat hébreu, après l’Egypte et la Jordanie. Trois autres pays ont franchi le pas dans les mois suivants : Bahrein, le Maroc et le Soudan.