Une quinzaine de tampons métalliques numérotés qui servaient à immatriculer les détenus du camp d’Auschwitz-Birkenau (Pologne) pendant la Seconde Guerre mondiale devaient être vendus aux enchères à Jérusalem avant le 9 novembre, mais la justice israélienne a bloqué la vente mercredi dernier, annonce l’AFP.
Selon le Jerusalem Post, le lot, accompagné d’un livre d’instructions allemand pour marquer les bêtes, faisait partie du catalogue de la maison Tzolman’s Actions, qui le qualifiait d’objet "le plus choquant de l’Holocauste". Plusieurs personnes s’en étaient indignées et avaient appelé la maison à remettre ces outils à Yad Vashem, le centre mondial pour la mémoire des victimes de la Shoah. "C’est le lieu approprié pour ces objets historiques, affirme son directeur Dani Dayan. Là, ils pourront faire l’objet de recherches approfondies, être expertisés et enfin servir de témoignage historique. La vente de ces outils est moralement inacceptable et ne fait qu’encourager la prolifération de contrefaçons."
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Le choix de la date a aussi fait réagir. "Comment est-ce possible que, le jour où le monde commémore la Nuit de Cristal [9 novembre 1938, ndlr], Tzolman’s cherche à faire du profit sur la vente de tampons nazis ?", s’interroge le rabbin Menachem Margolin, président de l’Association juive européenne, cité par le média Hamodia. Ce dernier a écrit au ministre de la Justice Gideon Sa’ar afin de réclamer le blocage de cette vente.
D’après le Times of Israel, la plus haute enchère reçue par Tzolman’s était de 1810 dollars, très loin du prix estimé par la maison de vente, entre 30 et 40.000 dollars. Interrogé, le directeur de la maison, Meir Tzolman, ne voyait pas en quoi cette mise aux enchères était scandaleuse. "Ces derniers jours, j’ai reçu beaucoup d’appels de personnes qui voulaient enchérir pour ensuite donner le lot à un musée, affirmait-il au Jerusalem Post. J’espère arriver à une situation qui arrange tout le monde, où le propriétaire obtient un bon prix et où l’objet trouve sa place dans un musée qui respecte son histoire."
Si Meir Tzolman n’a pas souhaité révéler l’identité du propriétaire des cruels objets, il a précisé qu’il s’agissait d’une personne américaine qui les avait obtenus du camp de concentration d’Auschwitz lui-même.