L’élection du président de la République italienne s’éternise depuis lundi au parlement au gré de tours de scrutin dynamités par l’abstention ou les votes blancs à droite comme à gauche, en l’absence d’accord sur un nom.
Les partis avaient pourtant décidé de passer à la vitesse supérieure vendredi avec la tenue de deux tours de scrutin au lieu d’un seul.
Un premier scrutin s’est tenu dans la matinée, le 5e depuis le début de la semaine, sans débloquer la situation : aucun vainqueur potentiel n’a émergé, de nombreux "grands électeurs" optant pour l’abstention. Pour les mêmes raisons, le tour suivant, ouvert à 17h locales (16h GMT), n’a rien donné.
Absence de consensus
Bien que tous les partis politiques représentés au parlement, à l’exception du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, fassent partie de la coalition soutenant le gouvernement du Premier ministre Mario Draghi, la droite, la gauche et le Mouvement 5 Etoiles ne parviennent pas à trouver un consensus.
Au 5e tour, les partis de droite (la Ligue, Forza Italia de Silvio Berlusconi et Fratelli d’Italia) avaient mis en avant la candidature de l’actuelle présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, une fidèle du magnat et ancien chef de gouvernement Silvio Berlusconi, tandis que la gauche et les 5 Etoiles avaient opté pour l’abstention.
Le chef souverainiste de la Ligue, Matteo Salvini, défendait la candidature de Casellati en la présentant comme celle qui "pourrait être la première femme présidente" de l’histoire italienne.
Mais cette catholique de 75 ans anti-avortement n’a finalement obtenu que 382 voix sur les 453 qu’elle aurait dû théoriquement obtenir dans son propre camp.
L’ex-Premier ministre Giuseppe Conte, s’exprimant au nom des 5 Etoiles, avait rapidement enterré la candidature de Casellati en affirmant que la solution ne pouvait être qu’une candidature "de haut niveau, largement consensuelle et totalement au-dessus des partis".
Matteo Salvini a aussitôt dénoncé "la fuite de la gauche, qui déserte le scrutin et les réunions". Le leader avait invité les autres partis membres de la coalition gouvernementale à une réunion, qu’ils ont finalement désertée.