Trois jours après le drame, la juge d’instruction a délivré trois mandats d’arrêt, contre Luigi Nerini, le dirigeant de la société Ferrovie del Mottarone qui gère le téléphérique, Gabriele Tadini, directeur du téléphérique, et Enrico Perocchio, chef opérationnel du téléphérique, construit en 1970 et qui relie en 20 minutes le village de Stresa au mont Mottarone qui culmine à près de 1500 mètres en offrant une vue spectaculaire sur les Alpes. Les suspects sont notamment accusés d’homicide involontaire. Il y a eu une sévère négligence qui a entraîné l’accident. Les trois personnes arrêtées ont admis leur responsabilité.
Une négligence coupable
Selon le procureur, ces trois personnes ont commis "un acte délibéré". L’enquête a montré que l’un des systèmes de freinage avait été trafiqué pour empêcher le téléphérique de ralentir. Pour éviter l'interruption de la liaison, ils ont choisi de laisser en place la "fourchette" qui empêche l'entrée en fonction du frein d'urgence, a expliqué sur RadioTre un responsable local des carabiniers, le lieutenant-colonel Alberto Cicognani, cité par les agences italiennes. Par conséquent, le système d’urgence n’a pas pu être activé. Les responsables savaient qu’il existait un problème mais ils ont préféré le nier plutôt que de fermer l’installation.
Le téléphérique sortait d’une longue léthargie due au confinement et dès l’ouverture, ils avaient remarqué qu’un problème existait au niveau d’une des cabines. Le système de freinage ne fonctionnait pas bien et empêchait même le freinage d’urgence. Les trois hommes ont donc décidé carrément de désactiver le système. Ils auraient dû tout fermer et procéder aux réparations.
"Un développement important, très grave et inquiétant dans nos enquêtes. Estimant qu'une rupture de câble ne pourrait jamais se produire, le risque a été pris, qui a malheureusement conduit à l'issue fatale", a expliqué la procureure Olimpia Bossi à La Repubblica. Selon la procureure, ils savaient que la cabine du téléphérique circulait sans frein d'urgence depuis le 26 avril, jour de la réouverture de l'installation. D'après la procureure, des interventions techniques avaient été "demandées et effectuées", dont une le 3 mai, mais "elles n'ont pas permis de résoudre le problème". "C'était un choix conscient dicté par des raisons économiques. L'installation aurait dû rester à l'arrêt".
A noter encore que la veille de l’accident, le téléphérique avait dû interrompre ses activités pendant près d’une heure pour une avarie technique. Le scénario de l’accident était donc écrit. Le bilan est de 14 morts dont cinq Israéliens et un rescapé, un enfant de 5 ans qui souffre d’un traumatisme crânien et de fractures des jambes.