Santé & Bien-être

"J’ai perdu mes sourcils et je crois qu’ils ne reviendront plus" : alopécie, quelle est cette maladie et quelle prise en charge en Belgique ?

 l’ancien Premier ministre français Édouard Philippe s’est confié sur ses changements physiques et a expliqué souffrir d’alopécie.

© Getty Images

Ce jeudi 2 février à l’antenne de BFMTV, l’ancien Premier ministre français Édouard Philippe s’est confié sur ses changements physiques et a expliqué souffrir d’alopécie, une maladie qui se caractérise par l’accélération de la chute des cheveux et/ou des poils sur une partie ou l’ensemble du corps.

En effet, Édouard Philippe a perdu en peu de temps une grande partie de sa pilosité faciale : barbe, cheveux, sourcils, moustache, … Le changement est impressionnant. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur cette maladie et sur la façon dont elle est prise en charge en Belgique.

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Plusieurs alopécies

Comme dit précédemment, l’alopécie se définit selon le dictionnaire de l’Académie nationale (française) de médecine, comme étant "la chute diffuse ou localisée, aiguë ou chronique, partielle ou totale des cheveux ou des poils".

Il existe plusieurs types d’alopécies, aux causes distinctes :

  • L’alopécie androgénétique, qui est la plus commue et la plus connue. Elle se traduit par une diminution de la quantité de cheveux et peut aboutir à une calvitie. Contrairement aux idées reçues, elle peut débuter tôt, dès le début de l’âge adulte ou même à l’adolescence. Malheureusement, cette maladie concernera environ 70% hommes au cours de leur vie et touche également les femmes.
  • L’alopécie aiguë, qui se manifeste par une perte de cheveux rapide et diffuse qui peut être liée à un traitement par chimiothérapie, un empoisonnement par le thallium, un stress, des carences alimentaires importantes, une carence en fer, des troubles hormonaux, une irradiation aiguë. Vous l’aurez compris, cette dernière est non héréditaire.
  • L’alopécie congénitale, présente dès la naissance et peut être héréditaire ou non héréditaire, est due à des racines de cheveux manquantes ou à des anomalies dans la constitution des cheveux.
  • L’alopécie localisée, qui peut être provoquée par des problèmes de peau, telle qu’une brûlure, une radiothérapie ou des parasites (teigne, lichen).
  • L’alopécie circonscrite, d’origine auto-immune, se caractérise par des pertes en forme de "patch" plus ou moins gros et à un ou plusieurs endroits. On l’appelle communément "pelade".

Malgré cette variété, dans plus de 90% des cas, les chutes de cheveux progressives peuvent être attribuées à l’alopécie androgénétique.

Mais pas de panique si des cheveux se retrouvent sur votre brosse. Il est tout à fait naturel d’en perdre car ces derniers se renouvellent constamment. Par contre, on parle généralement d’alopécie lorsque cette perte dépasse 100 cheveux par jour sur une longue période.

Même si elle n’est pas grave et qu’Édouard Philippe la résume à une "histoire de poils", la perte de cheveux et de la pilosité en général peut être difficile à accepter. De graves conséquences psychologiques, surtout lorsqu’elle débute à un jeune âge, peuvent survenir et miner le moral des personnes atteintes. Dès lors, quelles sont les possibilités de prise en charge en Belgique ?

Prise en charge en fonction des causes

Minoxidil, Finastéride, prothèses capillaires, greffes, … Plusieurs traitements existent dans le cadre d’une prise en charge de l’alopécie et le remboursement diffère en fonction des causes de l’alopécie. En Belgique, c’est l’INAMI, l’Institut national d’assurance maladie invalidité, qui fixe les conditions pour le remboursement des traitements.

En ce qui concerne les médicaments comme le Minoxidil et la Finastéride, utilisés dans le traitement de l’alopécie androgénétique, ces derniers ne sont pas remboursés. Cela veut dire que si votre crâne commence à se dégarnir, il faudra mettre la main au portefeuille afin de se procurer ces traitements.

En revanche, selon l’INAMI, les prothèses capillaires peuvent faire l’objet d’une intervention si elles sont prescrites pour le traitement d’une des indications suivantes : calvitie totale suite à une radiothérapie et/ou une chimiothérapie antimitotique, pelade d’une superficie de plus de 30%, alopécie cicatricielle d’origine physico-chimique, traumatique ou inflammatoire d’une superficie de plus de 30%, alopécie cicatricielle d’origine radiothérapeutique. Alors, le remboursement peut s’élever de 180 à 270 euros.

En bref, un patient verra sera sa prothèse remboursée s’il souffre d’alopécie grave qui n’est pas causée par l’alopécie androgénétique, qu’on peut appeler ici "calvitie".

Quant aux greffes, là aussi, ces dernières ne sont pas prises en charge dans le cas de l’alopécie androgénétique. Cependant, il existe une exception pour les patients souffrant d’alopécie cicatricielle, qui fait partie de l’alopécie localisée. En effet, ils peuvent demander un remboursement à la Sécurité Sociale. Mais pourquoi ? Car dans ce cas, la greffe de cheveux est médicalement justifiée, dans le sens où elle remplace le tissu cicatrisant.

Pour résumer, la prise en charge des traitements de l’alopécie en Belgique peut couvrir la perte de pilosité soudaine, suite à un traitement, un traumatisme ou à une maladie auto-immune.

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