Les problèmes de surpoids et d’obésité des Hennuyers surpassent la moyenne nationale. Près de six personnes sur dix sont en situation de surpoids. Plus grave encore, plus d’un habitant sur quatre dans la province souffre d’obésité. Des kilos en trop qui peuvent mener à des complications comme le diabète ou des maladies cardiovasculaires.
Depuis une quinzaine d’années, le CHU Ambroise Paré a mis sur pied une équipe "Poids et santé" qui prend en charge les patients atteints de troubles de l’alimentation ou qui souffrent d’un mal-être lié au poids. Une équipe pluridisciplinaire réunie depuis quelques semaines dans un seul et même centre à Quaregnon.
Des patients qui ont déjà presque tout essayé
Dans la salle de consultation réservée aux diététiciennes du Centre, Fulvie, une patiente de longue date, évoque les fêtes de fin d’année. "C’est toujours compliqué les fêtes, on mange beaucoup, mais ça va, ça se passe bien", confie-t-elle. Cela n’a pas toujours été le cas. Fulvie a subi une chirurgie bariatrique il y a 6 ans, "je pesais 139 kilos la veille de l’opération […] ce n’est pas facile de bien se sentir dans un corps comme celui-là", explique la patiente.
Pour tenter de perdre du poids, Fulvie a tout tenté "mais rien n’a fonctionné". C’est le cas de la majorité des patients qui poussent la porte du Centre. C’est pourquoi l’équipe médicale propose une autre vision des choses, pour réconcilier le patient avec la nourriture. "Qui dit frustration dit qu’à un moment donné, cette frustration va s’accumuler et cela va mener à des épisodes de craquage. L’idée c’est de réapprendre à écouter son corps, à identifier la vraie sensation de faim et surtout de pouvoir aussi s’arrêter à satiété", explique Carole Haube, la diététicienne. Une étape par laquelle Fulvie est passée, "on redevient un petit bébé qui redécouvre les saveurs".
Une relation délicate entre le corps et soi-même qui passe par d’autres attentions, "la pesée est libre ici. Certains patients souhaitent monter sur la balance mais d’autres préfèrent évaluer les résultats en fonction des ressentis physiques", exemplifie Carole Haube.
Distinguer la faim de l’envie
L’approche pluridisciplinaire est essentielle à la réussite d’une prise en charge. Dans le local où exerce Stéphanie Durez, la psychologue, on tente de distinguer l’envie de manger du besoin de manger. "Est-ce que j’ai eu une grosse journée ? Est-ce que je prends mon petit-déjeuner parce que j’ai faim ou parce que mes parents m’ont toujours dit de déjeuner le matin", des questions auxquelles tente de répondre Stéphanie Durez en remettant en question à la fois les habitudes induites par les normes sociétales mais aussi par certains comportements plus individuels. "On tente d’expliquer les envies pour travailler l’origine et pas simplement se contenter de frustrer l’envie", poursuit la psychologue.
Les problèmes d’alimentation ou de surpoids sont souvent liés à des facteurs qui sont individuels, c’est pourquoi le centre "Poids et santé" permet aux patients d’être dirigés vers une solution adaptée, que cela passe par une opération chirurgicale ou pas.