Espace

James Webb mesure pour la première fois la température d’une planète cousine de la Terre

Illustration artistique imaginant la vue depuis l'une des planètes du système Trappist-1, à 40 années-lumière de la Terre, fournie en février 2018 par l'Observatoire européen austral (ESO)

© HO

Une prouesse de plus pour le télescope James Webb : mesurer pour la première fois la température d’une planète rocheuse "cousine" de la Terre, située à 40 années lumière de notre système solaire, selon une étude.

Découvert en 2017, le système Trappist-1 compte sept planètes tournant autour d’une petite étoile "froide", une naine rouge, deux fois moins chaude que le Soleil. Ce système planétaire est une cible de choix du télescope James Webb (JWST), développé par la Nasa et en service depuis juillet 2022, dont l’une des missions est de sonder l’atmosphère d’exoplanètes potentiellement habitables, au-delà du système solaire.

Trappist-1 est un "excellent laboratoire" pour cette quête, souligne la Nasa dans un communiqué : il est proche du système solaire et ne comporte que des planètes rocheuses, toutes de taille et de masse similaires à la Terre. Mais il est difficile de connaître leurs caractéristiques car les exoplanètes ne peuvent pas s’observer directement à une si grande distance, contrairement aux étoiles autour desquelles elles orbitent.

© Emmanuelle MICHEL

Pour les détecter, les astronomes utilisent la méthode des transits qui capte les variations de luminosité provoquées par le passage de la planète devant son étoile-hôte, telle une micro-éclipse. L’imageur Mirim du JWST, capable d’observer dans l’infrarouge moyen, a pu capter une éclipse dite secondaire, quand la planète passe derrière son étoile. En l’occurrence la planète Trappist -1b, la plus proche de l’étoile Trappist-1 et donc la plus facile à étudier car ses transits sont plus nombreux. 

"C’est juste avant de disparaître derrière l’étoile que la planète rajoute le plus de lumière (à celle de l’étoile) car elle montre quasiment exclusivement sa face 'jour'"

Elsa Ducrot, astrophysicienne au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), co-autrice de l’étude parue dans Nature

En comparant la quantité de lumière détectée avant et pendant l’occultation, les scientifiques en déduisent la part émise par la planète. La mesure de la température de Trappist-1-b est une première pour une exoplanète rocheuse. Il y fait environ 230 degrés Celsius côté jour, suggérant "qu’il n’y a pas de redistribution de la chaleur sur l’ensemble de la planète, rôle assuré par une atmosphère", précise le CEA, qui a conçu l’imageur Mirim.

Conclusion : Trappist-1b "n’a pas, ou peu d’atmosphère", développe Elsa Ducrot, soulignant qu’il faudra fouiller à d’autres longueurs d’onde pour trancher.

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