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Janice Cayman avant la finale de Champions League Barcelone-Lyon : "On peut toujours faire mal sur phases arrêtées"

"Choisir entre le Soulier d'or ou la Ligue des Champions ? C'est une question difficile mais désolée pour le Soulier d'or, je prends quand même la Coupe d'Europe" : du Janice Cayman dans le texte, du Janice Cayman pur jus. La Red Flame la plus capée (33 ans, 126 sélections) préfère les titres collectifs aux trophées individuels, elle qui peut s'offrir une deuxième Champions League féminine avec son club de Lyon ce samedi à Turin. En 2020, elle faisait partie du groupe lyonnais victorieux de la prestigieuse compétition mais était restée sur le banc lors du sacre face au... Barça femeni, l'adversaire que les Fenottes (le surnom des Lyonnaises) retrouvent pour cette finale 2022.

Les joueuses et les staffs des deux clubs sont d'accord sur une chose : cette finale sera un duel haut vol, "entre les deux meilleures équipes européennes et mondiales" pour la défenseuse espagnole Irene Paredes, "deux grands noms, qui font deux grands parcours" pour la capitaine de Lyon Wendie Renard, une affiche qui ne pourrait pas être plus belle pour les fans "qui vont se régaler", selon le jeune coach barcelonais Jonatan Giráldez. "Je suis curieuse de voir le résultat", avoue Janice Cayman. "Barcelone est sur une bonne lancée mais nous aussi et on a l'Histoire avec nous, j'espère que ça continuera pour nous".

Lyon en reconquête contre un Barça aux dents longues

Lyon, place forte du foot au féminin pendant 10 ans, est en effet en reconquête d'un titre européen perdu l'an dernier, quand le club français avait été éliminé en quart de finale et avait donc vu les Barcelonaises s'emparer du trophée et faire du club catalan "the place to be" pour les meilleures joueuses. Mais c'est bien en 2019 que tout avait commencé pour le Barça : battues en finale cette année-là par Lyon (évidemment), lors du dernier match ayant opposé les deux équipes, les joueuses barcelonaises s'étaient lancé le défi de revenir plus fortes. "Une fois qu'on a fait le deuil de cette finale, on a pu apprendre de nos erreurs, comprendre là où nous étions et ce qu'il fallait faire pour passer à la vitesse supérieure, pour devenir l'équipe que nous sommes aujourd'hui", a reconnu vendredi la capitaine et Ballon d'or 2021 Alexia Putellas, auteure d'un doublé en demi-finale aller (5-1) contre Wolfsburg devant plus de 91.000 spectateurs au Camp Nou.

Dans les deux camps, il n'y a que des stars, presque uniquement des joueuses internationales défendant (ou ayant défendu) les couleurs de leur pays en équipe nationale, de la championne du monde américaine Lindsey Horan (Lyon) à la championne d'Europe néerlandaise Lieke Martens (Barcelone) en passant par les deux Ballons d'or Alexia Putellas (Barcelone) et Ada Hegerberg (Lyon) ou encore les médaillées olympiques Kadeisha Buchana (Lyon), en or à Tokyo avec le Canada), et Fridolina Rolfö (Barcelone), doublement argentée à Rio et Tokyo, sans oublier les (très) nombreuses internationales espagnoles et françaises qui composent l'ossature des deux clubs. Et au milieu de toutes ces joueuses, une Belge, Janice Cayman, Red Flame de son état, qui ne fait pas tache dans l'effectif lyonnais.

Janice Cayman buteuse contre le Bayern

Janice Cayman sous le maillot des Red Flames

Très appréciée dans le vestiaire, la joueuse belge la plus capée en équipe nationale a joué plus souvent cette année sous les ordres de Sonia Bompastor que lors des précédentes saisons (elle est arrivée à Lyon pour la saison 2019-2020, en provenance de Montpellier). Mais pas nécessairement dans le rôle qu'on lui connait en équipe nationale belge : plutôt offensive sous le maillot des Red Flames, Cayman occupe un rôle plus défensif dans le système de l'OL, le plus souvent sur le flanc droit d'une défense à trois mise en place par la coach. Ce qui n'a pas empêché la double lauréate du Soulier d'or de marquer quatre buts cette saison, dont un contre le Bayern Munich plus tôt dans cette Ligue des Champions. Cayman, c'est un peu le "couteau belgo-suisse", toujours disponible pour monter au jeu. "J'espère jouer pendant cette finale" glisse évidemment la joueuse, qui sait que les places seront chères et qui devrait plutôt commencer le match sur le banc.

L'équipe de Barcelone aborde peut-être cette finale avec l'étiquette de favorite, après une saison marquée par 30 victoires en 30 matches de championnat espagnol. "Elles sont très fortes et toujours en mouvement", analyse Janice Cayman. "Ce n'est pas facile de leur prendre le ballon. Mais j'espère que notre tactique les empêchera de développer leur jeu. Nous aussi on est très solides. Et je pense que sur les phases arrêtées on peut toujours faire mal alors j'espère que ce sera le cas pour cette finale aussi."

Une Belge couronnée parmi les reines d'Europe : il faut avouer que ça serait une nouvelle fois assez magique. Mais l'intérêt de cette finale, diffusée notamment sur la RTBF, c'est aussi d'offrir un beau spectacle et de faire naître, qui sait, des vocations. Pour que d'autres Janice Cayman puissent fouler les pelouses européennes dans le futur.

Janice Cayman (à droite) et l'Olympique Lyonnais : l'heure de la reconquête ?
Janice Cayman (à droite) et l'Olympique Lyonnais : l'heure de la reconquête ? © AFP or licensors

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