Bonjour Jayda ! Tu arrives aujourd’hui avec ton nouvel album, Guy, qui emprunte ton nom de famille, mais surtout celui de ton père, que tu voulais mettre en avant ici ?
Jayda G : Exactement. Mon père est décédé lorsque j’avais dix ans. Il a été malade pendant cinq ans avant de mourir et pendant cette période, il a décidé de s’enregistrer racontant sa vie. Il a donc laissé derrière lui onze heures de vidéos pour notre famille. J’ai toujours su que ces cassettes existaient, mais c’est seulement il y a quelques années que j’ai pensé à les utiliser pour faire de la musique. Il a fallu attendre la pandémie pour que j’aie le temps et l’énergie de décider quoi faire avec.
C’est une histoire digne d’un film ! Et pourquoi a-t-il décidé de se filmer de la sorte ? Il voulait vous laisser un héritage de sa vie ?
J : Oui. Je pense qu’il a voulu être attentionné car il savait que j’étais très jeune et que je ne le connaîtrais pas plus tard dans ma vie. Il voulait donc me donner le plus possible de lui-même, sachant qu’il n’allait pas vivre très longtemps. Ça m’a permis de comprendre et d’apprendre sur mon père avec une perspective incroyable, vraiment enrichissante et empouvoirante et j’ai appris énormément sur moi-même dans ce processus.
J’aime danser, chanter, prétendre que je suis dans ma propre chambre et que personne n’est autour. Je pense que lorsque tu montres ce type de vulnérabilité, que ce soit en mixant, à travers ma musique ou mes interviews, ça donne la possibilité aux autres de faire de même
Ce n’était pas trop difficile de partager cette intimité avec le monde par le biais de ton album ?
J : Pas vraiment. Il y a beaucoup de raisons à cette décision. L’une est que les histoires que je trouve les plus inspirantes sont celles où tu te sens le·la plus vulnérable. La vulnérabilité permet aux gens de se connecter. Et tout le monde veut se connecter, c’est une condition humaine. C’était le but principal de cet album. Aussi, presque toute ma famille travaille dans le milieu artistique et a connu le processus d’utiliser ces enregistrements de manière artistique. Par exemple, mon frère, Sol Guy, a réalisé un film appelé The Death Of My Two Fathers, sorti en 2021. Je savais que s’il pouvait le faire, je pouvais le faire aussi.