"Je ne peux pas y retourner, ils vont me tuer", criait Aisha (prénom d’emprunt) à bord d’un avion qui s’apprêtait à décoller de l’aéroport de Zaventem le 20 septembre dernier. La jeune Iranienne de 20 ans avait fui son pays deux mois plus tôt pour éviter un mariage forcé. "La famille de mon père a essayé de me tuer. Et elle essaye encore. Je l’ai raconté à tout le monde en Belgique. J’ai demandé de l’aide, mais personne ne m’a aidée. Personne ne m’a entendue", nous raconte la jeune femme, détenue durant les deux mois dans le centre de détention administratif Cariacole de Steenokkerzeel.
La jeune femme avait en effet fait une demande d’asile, qui s’est vu refusée par les services du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) faute d’éléments prouvant la véracité de son récit.
Trois tentatives d’expulsion se sont déroulées en une semaine, mais n’ont pas abouti grâce à la mobilisation des passagers. Certains ont d’ailleurs filmé la scène, diffusée sur les réseaux sociaux, notamment par le collectif Mur-mures, qui entend mettre en lumière le récit de personnes sans-papiers en Belgique.