Depuis le début de la crise, le Paracetamol est l’un des plus fidèles alliés des médecins dans le traitement du coronavirus. Mais lorsqu’il ne suffit pas et que l’état du patient s’aggrave, les médecins ont recours à diverses techniques telles l’oxygénothérapie à haut débit (de l’air envoyé dans les poumons à l’aide d’une canule nasale, ndlr), la ventilation mécanique non invasive (envoi d’air enrichi en oxygène sous pression au travers d’un masque, ndlr) ou encore des techniques d’oxygénation extracorporelles telles que l’ECMO, indique Louvain Médical, la revue de la Faculté de Médecine et de Médecine dentaire de l’Université catholique de Louvain (UCLouvain).
Mais depuis quelque temps, les recherches médicamenteuses s’accélèrent. Et si les médecins ne disposaient de pratiquement aucun rien au début de la crise, ils découvrent aujourd’hui divers traitements efficaces, affirme Jean-Christophe Goffard, directeur du service de Médecine interne à l’hôpital Erasme. "Dans la phase précoce, nous avons des anticorps monoclonaux", indique-t-il. "Il y a eu un travail du gouvernement pour avoir un stock stratégique et nous avons pu traiter énormément de patients grâce à cela. Malheureusement, ce stock est épuisé. Nous allons devoir réimporter d’autres anticorps, cela suit son cours."
D’autres traitements ont également été découverts au fil du temps : "Le Molnupiravir (antiviral, ndlr) ou un inhibiteur de protéases Pfizer (antiviral, ndlr) devraient arriver. Ce sont des traitements très prometteurs dans cette phase précoce", précise le médecin. "C’est chouette, mais il faut identifier tôt les personnes qui pourront en bénéficier et qui risquent de faire un covid grave. Ce n’est pas toujours facile." Voilà pour la phase précoce.
Viennent ensuite les recherches concernant la phase tardive, celle au cours de laquelle les patients sont hospitalisés et manquent d’oxygène. "Là aussi il y a des traitements qui ont démontré une efficacité", informe le directeur du service de Médecine interne "Nous parlons depuis un an et demi du Tocilizumab (anti-inflammatoire, ndlr), c’est magnifique. Mais en Belgique, il n’est toujours pas remboursé. Nous dépendons des stocks des firmes et de leur bon vouloir. Et là, il n’y en a plus."
D’autres traitements tels que le Baracitinib et le Tofacitinib sont disponibles et font également leurs preuves selon Jean-Christophe Goffard. "Ces traitements sont déjà disponibles pour la polyarthrite rhumatoïde et démontrent la même efficacité pour le coronavirus. Mais ils coûtent 2000 € la boîte et ne sont pas remboursés en Belgique. Que fait-on ? Le facture-t-on aux patients ? Nous en avons besoin ! C’est un besoin criant, un appel à l’aide pour pouvoir avoir quelques comprimés et une mise sur le marché. Il faut un remboursement original et pas la lourdeur du médecin-conseil qui travaille au cas par cas."