Le suspense n’a pas duré très longtemps. Le MR, en réunion ce lundi matin, a mis un terme à l’agitation qui le traversait depuis la semaine dernière, depuis que les députés wallons, soutenus par leur président de parti, s’étaient opposés au projet de décret du ministre libéral Jean-Luc Crucke.
Le projet de Jean-Luc Crucke sera voté par loyauté quand bien même le MR l'estime toujours imbuvable. Mais à ceux qui auraient discerné dans cette appréciation un risque de rupture avec le Gouvernement wallon, le député bruxellois Vincent De Wolf annonce la paix des braves et nuance la crise qui a traversé sa formation.
"Il est sain que des personnes aient des positions différentes"
Le discours est mesuré. Il relativise les tensions qui s’étaient publiquement manifestées la semaine dernière. Pas besoin d’un accord sur la question au sein du MR, assure Vincent De Wolf. Et donc, la paix est annoncée, après un débat assez court, précise même le député.
Mise au point
On imagine que l’essentiel de ce qui est déclaré ce matin a donc dû être négocié et préparé durant le week-end. Le MR marque son accord sur une procédure formelle désormais d’application : quand un sujet peut susciter le débat (ndlr: interne), le chef de file libéral au gouvernement (Willy Borsus) devra au préalable être consulté et en référer au président avant que le décret n'entame son chemin.
Tempête dans un verre d’eau, vraiment ?
Celui qui, ce matin, porte la parole officielle du MR assure que la presse toujours à l’affût de difficultés a grossi l’événement. Ceci ne serait qu’une péripétie, pas une difficulté, selon lui.
Les traces de cette guéguerre qui aura focalisé l’énergie des députés libéraux wallons, de leur président de parti et de leurs ministres sont donc officiellement effacées. Georges-Louis Bouchez concède: "Ce n'était pas la meilleure semaine du MR; ce n'est pas non plus la pire." A l'issue du bureau du parti, il insiste sur la procédure mise en place et il affirme que Jean-Luc Crucke conserve la confiance du groupe.
Deux ans
Jean-Luc Crucke n’est pas poussé vers la sortie. Mais il sait qu’il a peu de chance de retrouver un maroquin ministériel après les prochaines élections. Ce qui lui laisse une certaine latitude.
"Quand on fait de la politique, il ne faut pas vivre avec de la rancune", professe le député libéral François Bellot. Soit ! Oubliée toute rancune mais le tempérament des uns et des autres n’exclut quand même pas quelques poussées de prurit d’ici 2024.
Qu'en dit le principal intéressé ?
A la sortie, on guettait évidemment la réaction de Jean-Luc Crucke. "Chacun a sa ligne de conduite; j'assume ce que j'ai dit et fait et je continuerai. Vous ne me changerez pas à mon âge," sourit-il.
Quant à savoir s'il compte rester au gouvernement ou le quitter, Jean Luc Crucke se fait plus évasif. Mais il reprend à son compte ce que disait son collègue Bellot et il conclut: "Si vous devez vivre avec de la rancœur, ne faites pas de politique !" Son président à qui la même question est posée, répond que Jean-Luc Crucke reste en place mais plus ambigu, il ajoute: "Si vous vous savez où vous serez dans 6 mois, vous avez beaucoup de chance..."