L’année 2022 s’achève, et avec elle un florilège de représentations théâtrales. Il y a bientôt trois ans, le secteur allait être mis à l’arrêt, crise sanitaire oblige. Si les spectateurs sont bel et bien de retour depuis le Covid, leurs attentes sont désormais différentes, pointe Jean-Michel Van Den Eeyden, directeur artistique de L’Ancre, théâtre basé à Charleroi. Pour ce dernier, c’est le lien avec le spectateur qui est à recréer.
"Le confinement a aussi amené ce rapport au divertissement encore plus grand", relève le metteur en scène. De son point de vue, "la question réflexive et le regard sur le monde sur les plateaux de théâtre sont peut-être en recul aujourd’hui chez le spectateur". La pandémie a laissé derrière elle un traumatisme. Pour l’affronter, rien de tel que des rires et plus de légèreté.
Et ce nouveau rapport au théâtre impacte de facto le travail des metteurs en scène. "Vous travaillez pour un public avec des artistes. Donc inévitablement quand vous sentez que le goût du public est en train de se transformer ou a d’autres attentes, vous êtes obligé d’y répondre, ou sinon d’accepter de jouer dans des salles vides ou en partie", note Jean-Michel Van Den Eeyden.