La passion selon...

Jean-Sébastien Bach, le bon vivant, le rebelle : ces facettes du compositeur que vous ignoriez

Johann Sebastian Bach (1685 - 1750).

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Dès que l’on aborde la musique baroque, le premier compositeur qui vient à l’esprit est généralement Jean-Sébastien Bach. C’est clairement un compositeur marquant et prolifique qui a laissé une empreinte durable sur la musique. Mais comme personne, comment était-il ? On connaît souvent sa piété religieuse, mais cela n’empêchait pas Bach d’être un humain comme les autres. La soprano Céline Scheen nous invite à découvrir certains aspects plus inattendus de sa personnalité et de sa vie.

Jean-Sébastien Bach naît à Eisenach en mars 1685, le premier jour du printemps. Il est aujourd’hui l’emblème de la famille de musiciens la plus prolifique de l’histoire. Sa carrière de compositeur, organiste, musicien, se déroule entièrement en Allemagne centrale, ou il est au service (en tant que Cantor) dans des petites églises, puis dans des cours princières, et finalement au conseil municipal de Leipzig.

Malgré la considération de certains souverains allemands, il n’obtiendra jamais de poste à la mesure de son génie. Un génie qui s’exprime à tous les niveaux : il fait montre d’une qualité exceptionnelle dans l’invention mélodique, d’un développement contrapuntique totalement extraordinaire, d’une science harmonique impressionnante. Il est le grand maître de la fugue, du choral, de la cantate, de la suite… On le considère même souvent, depuis sa redécouverte au 19e siècle, comme le plus grand compositeur de tous les temps.

En tant que personne, Bach est souvent vu comme un musicien austère, intellectuel, sérieux. Il y a pourtant derrière cette façade un peu stéréotypée une personnalité certes pétrie de piété religieuse, mais également attirée par les plaisirs terrestres. C’était quelqu’un de bon vivant, qui savait profiter de la vie et faire parler la joie et l’amour.

Quelques petites histoires cocasses…

 

Bach en prison

Après des tensions avec le Duc Guillaume II qui lui refuse le poste de maître de chapelle de Weimar, il se replie sur un poste à Kothen. Mais quand il demande son congé, le duc le lui refuse. Un mois plus tard, Bach réitère sa demande et… est arrêté ! Le rapport de police mentionne que : "c’est en raison de son entêtement à vouloir obtenir de force sa démission.".

 

Bach et Louis Marchand

En 1717, un concours d’orgue est organisé pour départager le talent d’improvisateur de Jean-Sébastien Bach et de Louis Marchand, un célèbre organiste français de l’époque. La veille au soir, Louis Marchand se serait introduit et laissé enfermer dans la chapelle où Bach répétait. Sidéré par son talent, il aurait fui aux aurores, prétextant une maladie subite !

 

L’opération des yeux

Jean-Sébastien Bach a malheureusement été opéré des yeux par le même médecin que Friedrich Haendel, un certain John Taylor. Il l’opère… avec le même manque de succès ! Haendel ne recouvrera jamais la vue, et Bach lui, succombera 6 mois après l’intervention.

Il faut admettre que la description de l’opération, est peu amène… "Taylor ôte le cristallin de l’œil en fourrant dans la cornée ou le blanc de l’œil, un petit fer pointu d’un demi-pied de long !". Pour rappel, un demi-pied, cela représente 15 à 16 cm…

 

Le grand mangeur

Bach adorait le café ! À l’époque, c’était un produit de luxe. Il adorait fréquenter les enseignes "Gottlieb Zimmerman" dont le premier établissement ouvre à Berlin en 1670. Le compositeur lui consacre d’ailleurs une cantate, la célèbre "Cantate du café", dans laquelle la jeune fille se pâme et dit préférer cet affolant et délicieux breuvage "plus que mille baisers".

Oui, Bach était un bon vivant… On peut encore lire dans le livre "Tout Bach" : "Bien que les témoignages sur ce point soient rares, ils semblent convergents : Bach aurait eu un solide appétit. En témoigne une note de frais supérieure aux dépenses de logement, et ce pour un seul repas, avec bière et Brandy."

Dans le même livre, on mentionne que chaque année, il se fait rembourser l’impôt sur la bière, en vertu d’une ordonnance créant une franchise pour les employés d’église et d’école.

 

Retrouvez ces anecdotes et d’autres encore dans la chronique de Céline Scheen.

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