En France, le service de renseignements interne à l’institution militaire a depuis pas mal d’années un scénario en tête. Il s’agit de la personne ayant servi dans l’armée, qui a donc à la fois les connaissances techniques, l’expérience du maniement des armes, l’accès éventuellement aux armes, et qui ensuite passerait à l’acte contre des membres d’une minorité.
"On avait pensé principalement à la minorité musulmane car nous avons en France un nombre qui va croissant de soldats qui ont servi dans des opérations extérieures, sur des théâtres d’opération où ils affrontent des islamistes. Ca a été d’abord en Bosnie, puis en Afghanistan, contre l’Etat Islamique, et maintenant dans le Sahel." Les services de renseignement en général et l’institution militaire en particulier ont donc pris des mesures pour empêcher que quelqu’un qui souffrirait d’un syndrome post-traumatique au retour d’une opération extérieure "soit victime d’une bouffée qui le fasse passer à l’acte".
Un suivi psychologique régulier des personnes engagées en opération est également organisé. En ce compris à leur retour. "Un sas de décompression, qui consiste en un séjour plus ou moins long dans un endroit calme, permet de faire une évaluation psychologique pour savoir s’ils partent en vrille ou s’ils passent le feu." Quant à écarter ces militaires de l’armée, "c’est là que les choses deviennent compliquées", explique Jean-Yves Camus, "car ils sont liés à l’armée par un contrat qu’il est assez difficile de rompre pour des questions qui tiennent aux opinions."
Donc on tient pour acquis qu’un militaire puisse avoir des opinions, fussent-elles extrêmes"
Si le militaire présente un danger, il est alors possible de prendre des mesures disciplinaires, sur la base des actes.