Le 8/9

Jérôme de Warzée et Jean-Luc Fonck, duo inédit dans "Le Cactus" pour les 400 ans de la naissance de Molière

Pour célébrer les 400 ans de la naissance de Molière, les deux chroniqueurs du 8/9 se sont rejoints dans un Cactus d’anthologie, réinventant Le malade imaginaire, souffrant du Codeco.

Ils se côtoient depuis des années sur le plateau du 8/9 et ont enfin exaucé le vœu du public : Jérôme de Warzée et Jean-Luc Fonck ont réalisé un duo dans Le Cactus. Et quel duo !

Ces deux esthètes de la langue française et de l’humour ont profité de l’anniversaire événement des 400 ans de Molière pour conjuguer le génie littéraire de l’un au surréalisme de l’autre. Il faut dire que Jean-Baptiste Poquelin, baptisé un 15 janvier 1622, est sans conteste le père de la comédie. Ses œuvres aussi célèbres que L’Avare, Tartuffe, Les fourberies de Scapin ou Le Bourgeois gentilhomme, ont traversé les siècles. Tous les humoristes en revendiquent encore aujourd’hui leur filiation ou leur inspiration, explicitement ou implicitement.

Un "Malade imaginaire" à cause du Codeco

Jérôme de Warzée et Jean-Luc Fonck n’ont pas fait les choses à moitié : ils ont revisité un dialogue mythique de l’une des œuvres les plus immenses de Molière, Le malade imaginaire, enfilant des costumes sortis tout droit du Classicisme du 17e siècle.

L’humoriste du Grand Cactus reprend le rôle d’Argan. Toujours hypocondriaque, celui-ci demande une consultation à son médecin Jean-Luc 'Toinette' Fonck, son serviteur déguisé en médecin, pour connaître son mal-être. Le diagnostic de ce dernier est formel, c’est à cause du Codeco des ministres belges !

Il s’agit donc d’une parodie de cette satire de la mort et des médecins, qui fait évidemment écho à l’actualité pandémique.

Le texte du Cactus "Molière et le Codeco"

Monsieur, je me présente, citoyen, de Belgique, ma demande est pressante et fort thérapeutique.

Mais parlez librement, le secret médical, m’oblige conséquemment, à coudre mes labiales.

Voilà un an, Monsieur, que tout bien réfléchi, je me suis fait l’aveu, d’avoir perdu l’esprit ! Pas plus bêta qu’un autre, ni plus futé, en somme, douze mois que je me vautre, m’affaiblis et m’assomme. Figurez-vous qu’un mal, que je ne puis qualifier, m’affecte le moral et me fige, consterné !

Je connais la question et je vous le dis ici, j’en connais bien le nom, de cette pathologie.

Je vous cite exemple, de ce qui me détraque. Parfois je contemple, des milliers de kayaks, seul loisir qui me reste, à part bien sûr la sieste… Dans les trains, je vous jure, faut-il être un peu bête, je ne m’assieds en voiture, que du côté fenêtre. A Noel, en famille, je n’accueille malgré moi, que ma femme et mon chat dans ma bulle de trois !

Ce constat terrifiant est le reflet cruel, de décisions bravant le cours du rationnel. Vous êtes victime, Monsieur, d’un bien curieux fléau, très pesant et hargneux, que je nomme Codeco.

Codeco ?

Codeco.

Au café, quand me vient l’idée de consommer mais je ne puis le faire qu’assis mais pas levé ?

Le Codeco.

A l’auberge, on récuse, le droit d’aller grailler, à ceux que l’on accuse de ne pas s’être piqués ?

Le Codeco.

Au dancing, quand je veux, qu’une beauté m’embrasse, elle refuse le jeu, sans qu’il n’y ait plexiglass ?

Le Codeco, Monsieur, le Codeco ! Vous aimez prendre une douche, après le sport, ma foi ? Mais vous rentrez, c’est louche, flairant fort le putois ?

Oui.

Le Codeco. Maçon, fleuriste, acteur, pour vous, c’est essentiel, l’on vous oblige toute heure, à être en distanciel ?

Oui, Monsieur !

Le Codeco, vous dis-je, le Codeco ! Un mal des yeux, des maux de tête ?

Oui.

Le Codeco ! Vous perdez vos cheveux, dessus votre binette ?

Oui !!!

… Allons, donc, Monsieur, pardi, restez honnêtes !

Oui pardon, pardon, mais alors, dans ce concile abject, qui sont donc ces retors, aux décisions suspectes ? Sont-ce de tristes couillons, tous accros à la came, ou simples parangons de Jean-Claude Van Damme ?

Un peu de tout ceci. Dites, votre médecin, que vous-a-t-il prescrit, comme remède, matin ?

Que mon conduit nasal, cela parait fantasque, même hors du carnaval, soit recouvert d’un masque.

Ignorant !

De sortir boire des bières, agglutiné en sueur, mais dit le ministère, pas après 23 heures.

Ignorant !

D’être épié et je flippe, par un garde chiourme, en costume et en slip, via réunion Zoom.

Ignorant !

Me tester comme un fou, les narines pleines de croûtes et mon nez plus de trous, qu’en Belgique l’autoroute !

Ignorant ! Ignorantus, ignoranta, ignorantum. Monsieur, n’en jetez plus, cela est superflu…que faites-vous de ce bras-là ?

Comment ?

Voilà un bras que je me ferais couper tout à l’heure, si j’étais que de vous.

Et pourquoi ?

Car il est clair, Monsieur, que dans cette infection, votre bras est vecteur, de contamination. Vous avez là aussi un pied droit que je me ferais casser, si j’étais en votre place.

Casser un pied ?

Privé de tous vos membres, jamais vous ne sortirez, coincé dans votre chambre, fini de propager.

Monsieur, ce Codeco, m’aura jusqu’à l’usure, ne manquerait plus bientôt, qu’il prive de la culture ! Comment, dites-le-moi, vite s’en débarrasser, avant que vous et moi, ne devenions cinglés !

Je douche vos espoirs et vous serez déçus, mais ce sénat bavard est composé d’élus, il n’y a donc pas moyen, qu’il s’en aille au diable. Ils sont politiciens, et ça, c’est incurable !

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