En décembre dernier, le Parlement européen a voté une résolution comprenant toute une série de mesures en faveur du changement et pour la lutte contre la corruption. Il s’agit, explique Saskia Bricmont, "de mesures qui partent des mesures que mon propre groupe politique avait déjà déposées en 2016, mais qui depuis avaient été mises littéralement au frigo par les groupes politiques traditionnels, donc les libéraux, les conservateurs et les socialistes". Selon l’eurodéputée Ecolo, "si ces mesures avaient été mises en place", "l’activité de Monsieur Panzeri aurait été mieux encadrée".
Pour Saskia Bricmont, d’autres groupes parlementaires "n’ont jamais voulu instaurer des règles de transparence", car "ils estiment, encore aujourd’hui, qu’ils doivent pouvoir avoir des rencontres et des réunions qui se font à huis clos, dans l’exercice de leur travail parlementaire".
Progressivement, les choses devraient changer. La Présidente du Parlement européen a déposé, en janvier, quinze mesures. "C’est le premier pas auquel elle s’est engagée", souligne Saskia Bricmont, en ajoutant que, pour le groupe des Verts, ces quinze mesures "ne sont pas suffisantes" alors que "pour d’autres groupes politiques, elles vont trop loin".
Pour les Verts, il manque d’abord un contrôle indépendant. "Aujourd’hui, la manière dont le respect des règles est contrôlé, c’est par les députés entre eux", explique Saskia Bricmont. Pour l’eurodéputée Ecolo, ce que la Présidente du Parlement propose ne prévoit pas d’organe de contrôle. "Qui va décider des sanctions ? Aujourd’hui, c’est la Présidente du Parlement qui décide des sanctions", avec toujours un risque de conflit d’intérêts. "Pour mettre fin à cette culture de l’impunité, il faut vraiment que ce soit un organisme externe indépendant qui soit mis en place", estime Saskia Bricmont. Il faut aussi que les sanctions soient appliquées, "ce qu’elles ne sont pas aujourd’hui", ajoute l’eurodéputée.
Saskia Bricmont revient sur le cas de la Présidente qui a "un devoir d’exemplarité". Elle a entretemps déclaré un voyage qu’elle n’avait pas déclaré avant l’éclatement du scandale de corruption. "Elle ne trouvait pas problématique d’engager son beau-frère dans son propre cabinet", s’étonne Saskia Bricmont, même si engager un beau-frère n’est pas interdit par les règles du Parlement. Ce qui est interdit aux parlementaires, c’est d’engager un parent proche au premier degré. "Mais éthiquement, on peut se poser la question", estime aujourd’hui Saskia Bricmont.
Et l’eurodéputée Ecolo de plaider, comme le fait son groupe parlementaire, pour "des mesures de transparence intégrale", comme "publier l’ensemble des réunions qu’on a avec des représentants d’intérêt, avec les lobbies". Il faudra voir dans les semaines et les mois à venir si le Parlement européen adopte des "mesurettes" ou "des changements qui vont changer la donne", explique Saskia Bricmont.