Les Jeux olympiques entretiennent depuis toujours une relation tumultueuse avec la politique. Ils ont servi de "vitrine" pour des régimes dictatoriaux. En 1936, les JO de Berlin ont mis en avant la propagande de l'Allemagne nazie. De nos jours, le sport sert à dénoncer les discriminations raciales dans la société. Comme quoi sport et politique sont plus liés qu'on ne le pense.
Le Comité international olympique (CIO) a longtemps interdit les actes politiques. Cette décision avait pour objectif d'éviter toute influence du politique sur le sportif. Fort du constat que cette séparation claire entre le sport et le politique n'est qu'une illusion, le CIO vient d'autoriser les sportifs participant aux JO à exprimer leur point de vue politique dans un cadre strict.
Le professeur Jean-Loup Chappelet de l'université de Lausanne, expert de l'histoire olympique, explique à l' AFP que cette relation sport-politique existe depuis la création des JO en 1896. "Cette politisation des Jeux remonte en fait à leur fondateur Pierre de Coubertin, et au lien étroit entre le mouvement olympique naissant et le mouvement pour la paix".
A leur création, les Jeux olympiques voulaient eux aussi apporter un message politique. "Quand le CIO a été créé en 1894, il y avait une volonté d'utiliser les Jeux pour promouvoir le thème de la paix, dit-il, de sorte que les Jeux ont toujours été beaucoup plus qu'une série de championnats du monde, il y a eu dès le début une volonté de donner un objectif politique."
Si les JO ont été utilisés par les Etats, l'arme politique s'est aussi retournée contre eux. Des militants ont aussi utilisé la caisse de résonance mondiale des JO pour promouvoir leur cause.